Texte par Fabrice Barbian

La stratégie de « nation-branding » du Luxembourg portait ses fruits et…peau de banane. Sept ans après LuxLeaks, voilà OpenLux.

Le chaud. Fin janvier, Transparency International, organisation mondiale impliquée dans la lutte contre la corruption, a publié son « Indice de perception de la corruption » (IPC). En se classant 9e, ex-aequo avec l’Allemagne, le Luxembourg figure parmi les pays affichant « un niveau perçu de corruption relativement faible », pour reprendre les mots du Gouvernement. Autre bonne nouvelle pour l’image du pays et le fameux « Nation Branding », quelques jours plus tard, The Economist Intelligence Unit publiait son index annuel portant sur l’état de la démocratie dans le monde. Et là encore, alors que la démocratie recule, le Luxembourg s’illustre. Classé 13e, le pays fait partie des démocraties dites « complètes ». À titre de comparaison, la France se classe 24e et la Belgique, 36e.

Badaboum

Le froid. Le 7 février, les premiers éléments de l’enquête OpenLux menée par 17 médias internationaux, sont dévoilés. Sept ans après LuxLeaks, le pays est à nouveau épinglé pour ses pratiques fiscales et ses « lacunes » en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Le quotidien Le Monde l’écrit sans détour : « OpenLux révèle que des fonds douteux, suspectés de provenir d’activités criminelles ou liés à des criminels visés par des enquêtes judiciaires, ont été dissimulés au Luxembourg. C’est le cas de sociétés liées à la Mafia italienne, la Ndrangheta, et à la pègre russe ». Bien évidemment, le Gouvernement a immédiatement réagi pour éteindre l’incendie. «Étant donné que le pays respecte et a mis en œuvre toutes les règles et normes européennes et internationales applicables en matière de transparence fiscale, de lutte contre les abus fiscaux et de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme – et va même au-delà de ces exigences – le Luxembourg rejette les affirmations contenues dans cette série d’articles ainsi que la représentation totalement injustifiée du pays et de son économie », peut-on lire dans un communiqué.

Et à part ça ?

Eh bien, les crises sanitaire et économique continuent. Les établissements scolaires et les structures éducatives pour enfants scolarisés ont fermé leurs portes le 8 février et au moins jusqu’au 21 février, fin du congé scolaire. La nouvelle aide financière aux indépendants touchés par la crise, débloquée fin janvier, avait déjà fait l’objet de plus de 2.000 demandes. 1.000 dossiers ont été traités, soit 3 millions d’euros versés en huit jours à peine, confie la Direction générale des classes moyennes. Le 4 février, compte tenu de l’infection confirmée de Jean-Marie Halsdorf, le personnel de la Chambre des députés et les députés ont subi un test Covid, rapporte le Tageblatt. 

Dans un tout autre registre, à noter aussi que le Grand-Duc a confirmé, lors d’une interview accordée à Stéphane Bern, qu’il ne comptait pas encore abdiquer car il estime encore avoir encore « des choses à accomplir ». C’est également le sentiment du juge luxembourgeois auprès de la Cour de justice de l’Union européenne, François Biltgen, qui a fait acte de candidature pour un nouveau mandat. Le Gouvernement l’a retenue.

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