Maria Ressa a été décorée du Prix Nobel de la Paix la semaine dernière aux côtés du rédacteur en chef russe Dmitri Muratov pour “leur combat courageux pour la liberté d’expression”. La journaliste d’investigation a surpris la scène médiatique internationale grâce à son travail de lutte contre la désinformation, notamment sur les réseaux sociaux. Portrait d’une femme engagée.
Maria Ressa est née en 1963 à Manille, aux Philippines. Elle obtient aussi la nationalité américaine. La jeune femme étudie principalement aux Université des Philippines à Diliman et de Princeton, aux Etats-Unis.
Prix Nobel de la Paix 2021
En octobre 2021, Maria Ressa est co-lauréate, avec le rédacteur en chef russe Dmitri Muratov, du prix Nobel de la paix. Tout deux journalistes d’investigations, ils ont été récompensé pour “leur combat courageux pour la liberté d’expression” dans leurs pays respectifs. Depuis des années, Maria Ressa lutte avec vigueur contre l’intoxication des médias et des réseaux sociaux. Des canaux où les fausses informations circulent facilement et où les sources ne sont pas toujours vérifiées. Ces réseaux où la corruption des informations est implicite et où l’accès à la véritable information est limité.
Pour la liberté de la presse
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a avancé dans un communiqué des propos en faveur de la liberté de la presse à l’échelle mondiale : “Au moment où nous félicitons les lauréats, réaffirmons le droit à la liberté de la presse, reconnaissons le rôle fondamental des journalistes et renforçons les efforts à tous les niveaux pour soutenir des médias libres, indépendants et pluriels”.
La présidente du comité Nobel Berit Reiss-Andersen, souligne également les efforts des deux journalistes, pour leur combat pour la liberté de la presse. Cette dernière reconnaît, par ailleurs, le contexte complexe dans lequel ils doivent se frayer un chemin pour parvenir à exercer leur métier.
Fondation de “Rappler”
Maria Ressa est journaliste d’investigation pendant vingt ans pour la chaîne d’informations américaine CNN, avant de devenir directrice générale de Rappler qu’elle a cofondé en 2012 aux Philippines. Il s’agit d’un site internet qui diffuse de l’information en langue anglaise, financé par la publicité. Ce site a pour objectif de lutter contre la désinformation et s’organise autour d’une équipe de journalistes philippins expérimentés. La plateforme numérique a notamment mis en lumière “la campagne antidrogue controversée et meurtrière du régime (du président philippin Rodrigo) Duterte“, comme le mentionnait le comité Nobel.
Caractère fort et engagement déterminant
En 2018, le Time désigne Maria Ressa comme l’une des personnalités de l’année. Elle est reconnue pour son travail contre les fake news qui circulent facilement de nos jours grâce à l’essor des réseaux sociaux. Son engagement lui coûte cependant une arrestation en 2019 pour “cyberdiffamation”. Contestée, cette intervention des forces de l’ordre est perçue par l’opinion publique comme une action seulement politique. Maria Ressa connaît en effet des divergences avec le gouvernement philippin, preuve de son militantisme fort.