Les amis sont une source de bonheur et de bien-être, et synonymes de partage, dans les bons comme les mauvais moments. Ces relations intimes jouent un rôle important sur la santé mentale, mais on apprend aujourd’hui qu’elles pourraient aussi avoir un impact sur la santé physique. C’est ce que révèle un groupe de chercheurs internationaux, qui établit un lien direct entre les expériences vécues en amitié ou en amour et certains changements physiologiques.
Dis-moi si tes relations sociales les plus proches t’apportent du bonheur, je te dirai si ta pression artérielle est élevée – ou pas. S’ils ne sont pas parvenus à établir un lien de causalité exact entre expériences relationnelles et effets physiologiques, une équipe de chercheurs internationaux a mis en évidence des associations statistiques entre ces deux phénomènes. Pour ce faire, ils ont analysé les données de 4.005 personnes aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, et en Nouvelle-Zélande, qui ont été soumis à des contrôles quotidiens via leur smartphone ou leur smartwatch. L’objectif ? Fournir des données concernant leur tension artérielle, leur fréquence cardiaque, leur stress et leur capacité d’adaptation, combinées à des informations sur leurs expériences en amitié et en amour délivrées tous les trois jours.
Publié dans la revue Social Psychological and Personality Science, le fruit de leurs recherches, menées entre 2019 et 2021, suggère qu’un maximum d’expériences positives en matière de relations sociales est associé à une diminution du stress, une meilleure capacité d’adaptation, et un meilleur fonctionnement physiologique, comme la pression artérielle et la réactivité du rythme cardiaque. Et le contraire se vérifie également, puisque des expériences relationnelles négatives étaient liées à une élévation de la tension artérielle, elle-même responsable de méfaits sur la santé à long terme.
“Il serait utile d’examiner d’autres états physiologiques, tels que les réponses neuroendocriniennes ou du système nerveux, en tant que résultats d’expériences relationnelles quotidiennes positives et négatives, ce qui pourrait révéler des schémas d’association différents”, explique Brian Don, maître de conférences en psychologie à l’université d’Auckland, et principal auteur de l’étude, dans un communiqué. Notons que les chercheurs précisent qu’il s’agit ici d’associations et non d’un lien de causalité spécifique.
D’après les scientifiques, ces résultats sont notamment intéressants quant à l’impact qu’a pu avoir – et a encore – la pandémie de Covid-19 sur les relations sociales, et donc a fortiori sur la santé physique. Des études plus poussées sont désormais nécessaires pour tenter de parvenir à un lien de causalité plus précis entre les interactions sociales et la physiologie. Une récente étude publiée dans la revue General Psychiatry a également montré un lien entre le cercle amical et le développement de maladies chroniques à long terme chez les femmes, témoignant d’un intérêt certain pour ce phénomène de la part de la sphère scientifique.