Quel est le point commun entre Beyoncé, Sophia Amoruso et Léna Mahfouf, mieux connue comme Léna Situations ? On dit souvent qu’elles sont des “girl boss”, des femmes d’affaires aussi déterminées qu’inspirantes. Si le concept est décrié ces dernières années, les représentantes de la Gen Z sont de plus en plus nombreuses à vouloir se lancer dans l’entrepreneuriat.

Les femmes ont longtemps hésité à monter leurs propres entreprises, entre peur de ne pas être légitimes à se lancer dans l’entrepreneuriat et de ne pas réussir àconcilier vie privée-vie professionnelle. Celles appartenant à la génération Z balaient ces doutes du revers de la main, d’après une nouvelle étude de Yonder commandée par Mushroombiz. 

L’institut a sondé plus de 4000 Britanniques concernant leur vision du travail, et plus particulièrement de l’entrepreneuriat. Un tiers des répondants entre 18 et 24 ans ont pour projet de monter leur propre affaire. Mais la route est longue avant de devenir entrepreneur, surtout en période de pandémie. Ces perspectives économiques ne découragent pas pour autant les 25-34 ans. La plupart de ceux interrogés envisagent de se lancer dans l’année, voire même dans les prochains mois dans 11% des cas. 

L’ambition de diriger est particulièrement forte chez les trois dernières générations, qui ne se reconnaissent plus dans le monde du travail traditionnel. CDI et carrière en ligne avec des augmentations régulières ? Très peu pour eux. Ils préfèrent entreprendre pour devenir leur propre patron. Des questionnements auxquels beaucoup de jeunes femmes ont été sensibilisées à travers le mouvement #girlboss. 

Ce terme est apparu en 2014 sous l’impulsion de Sophia Amoruso, la fondatrice de la marque Nasty Gal. Elle a posé les fondements de ce mouvement dans le best-seller “#GIRLBOSS”, que Netflix a adapté en série en 2017. Il s’adresse aux femmes désireuses d’entreprendre pour faire un pied de nez au plafond de verre. Des célébrités comme Gwyneth Paltrow et Miranda Kerr se sont revendiquées comme des girl boss… jusqu’à ce que cette idéologie mi-féministe, mi-capitaliste soit vivement critiquée.

Toutes entrepreneures

Nasty Gal est entré en faillite quelques années plus tard, après que plusieurs anciennes employées aient dénoncé un environnement de travail toxique. D’autres cheffes d’entreprise affiliée au mouvement #girlboss ont également été dans la tourmente comme Audrey Gelman, cofondatrice des espaces de coworking The Wing, ou encore Miki Agrawal, fondatrice de la marque de culottes menstruelles Thinx. 

“La girl boss est morte ! Vive la girl boss !”, a titré le féminin américain The Cut en août dernier. Si le mouvement #girlboss semble bel et bien enterré, les réseaux sociaux continuent de prôner une idéologie productiviste auprès de ses jeunes utilisatrices. La preuve avec la prévalence de l’esthétique “That Girl” (“cette fille”, en français) sur TikTok. “Cette fille” est une nouvelle incarnation de la girl boss des années 2010 : elle trouve le temps de faire du sport, manger sainement tout en capitalisant sur la moindre seconde d’inactivité. 

Malgré certaines dérives sur Internet, l’entrepreneuriat continue de séduire les représentantes des dernières générations. Certaines ont profité de la pandémie pour sauter le pas et devenir femmes d’affaires. C’est le cas de Danisha “Nisha” Persaud. Cette Américaine de 28 ans a lancé The Clawset, une entreprise spécialisée dans les kits de manucure pour faire ses ongles à domicile. Depuis son lancement en mai 2020, la start-up a signé des partenariats avec des marques comme Sunglass Hut et Brandon Blackwood New York.

Cet enthousiasme pour l’entrepreneuriat n’étonne pas Ed Surman, directeur général de Mushroombiz. “Bien que la pandémie se soit avérée difficile, les jeunes ne se laissent pas décourager. Ils ont à la fois la volonté de lancer leur propre entreprise et suffisamment confiance en leurs capacités pour en faire un succès”, a-t-il déclaré. “D’après mon expérience, les Gen Z et les Millennials sont plus déterminés que tout autre groupe d’âge à résoudre les problèmes mondiaux grâce à leur propre entreprise. Il est essentiel qu’ils reçoivent les conseils et le soutien nécessaires pour y parvenir”.