C’est une page qui se tourne, rue de la Tour Jacob, à Clausen. Si depuis sept ans déjà, Livio travaillait en chœur avec son père, Mario Notaroberto, 2019 sera l’année de la transition. Un changement qui s’illustre d’ores et déjà dans un renouveau de la carte, dont il ambitionne d’en faire un fleuron de la gastronomie italienne au Luxembourg, dans ce qu’elle a de plus pur et de plus authentique.

L’idée n’est pas de faire la révolution. Le passage de flambeau se fait dans la continuité. « Cela fait déjà quelques années que nous travaillons tous les trois. Dario, mon frère, s’occupe de notre seconde adresse Culturando, avenue de la Faïencerie, même s’il vient régulièrement m’épauler les week-ends. S’il est vrai que je suis désormais seul à gérer au quotidien le Notaro, les grandes décisions, elles, sont toujours prises à trois. Mon père restera notre phare, c’est naturel de procéder ainsi. Nous lui devons tout, même si cela fait cliché de dire cela », s’amuse Livio. »

Pour lui comme pour son frère, il était écrit que leur histoire se ferait aux côtés du patriarche. « Même lorsque nous sommes partis pour faire nos études à Milan, nous savions que c’était pour nous enrichir personnellement, mais que tôt ou tard, nous reviendrons près de lui », c’est-à-dire au Luxembourg, où Mario Notaroberto a ouvert son restaurant en 1992. « Depuis 27 ans, mon père a œuvré avec son chef Sandro. A quatre mains, ils ont composé une carte, dont le seul petit défaut était de conserver un pied en Italie, l’autre ici, au Grand-Duché. Nous sommes très fiers d’avoir toujours offert des plats issus de la tradition, comme les escalopes servies avec des pâtes. Mais désormais, nous voulons nous éloigner du ‘cliché’ du restaurant italien international. Nous voulons aller vers une cuisine plus authentique, simple et généreuse. Exit le trio de pâtes et les plats que l’on peut trouver dans n’importe quelle cantine italienne à travers le monde », plaisante-t-il encore.

Les classiques ne disparaîtront pas pour autant « impossible d’imaginer ôter les carbo ou les lasagnes al forno. Mais la gastronomie italienne, c’est tout de même autre chose que les tortellinis pana e proscuitto ! »

Ainsi, la carte se composera de quelques classiques, – « pas plus de quatre ou cinq » – mais fera surtout la part belle aux suggestions. « Nos habitués ne demandent plus le menu, mais les plats du jour, comme nous le faisons au Culturando. » Leur seconde adresse a, en effet, fait figure de laboratoire et de terrain d’expérimentation pour développer cette autre idée du restaurant italien. « C’est vrai que c’était plus facile de mettre ce concept en place quand nous avons ouvert. Il n’y avait alors pas de point de comparaison. Et Dario l’a très bien fait. »

Pour découvrir ces changements, le mieux encore est d’aller découvrir ces fameuses suggestions, renouvelées chaque jour mais toujours exécutées avec maestria, à partir de matières premières fraîchement arrivées d’Italie, et toujours servies avec générosité. « On nous reproche souvent que nos assiettes sont trop copieuses. Mais que voulez-vous, c’est comme cela que notre père nous appris à faire la cuisine et à servir nos clients. Il nous a tout enseigné : l’amour du travail, le respect du personnel et du client. Là-dessus, nous ne changerons jamais. »

Restaurant Notaro, 149 rue de la Tour Jacob, Luxembourg (Clausen)