Ça fait maintenant quelques mois que le mouvement prend de l’ampleur. Le soutien-gorge est-il vraiment notre allié? C’est comme si toutes les (jeunes) femmes, dans un élan de curiosité et de lucidité, s’étaient mises à observer dans une synchronisation parfaite leur partenaire de poitrine pourtant si fidèle jusqu’alors, en se disant: «Toi, tu ne me veux pas du bien.»  Plus maintenant, en tout cas.

En effet, dès leur plus jeune âge, les petites filles reçoivent un enseignement ainsi que certaines règles essentielles à retenir concernant la condition de femme qu’elles s’apprêtent à devenir: par exemple, ne pas laisser faire les garçons qui nous embêtent et qui veulent regarder sous notre robe si nous, nous ne voulons pas dévoiler notre petite culotte Hello Kitty. La suite on la connaît, ces règles finiront par ne plus jamais nous quitter vraiment.

 

Mais il en est une autre, moins dramatique certes (quoiqu’imaginer sa poitrine tomber à ses genoux peut vite devenir un drame…), mais pas moins réelle: le port du soutien-gorge. A l’approche de l’adolescence, avec ses lots de drames et de boutons, s’expose un nouveau double problème dans la vie d’une femme: les seins (du latin sinus. C’est moche.) Très vite, on nous apprend qu’il faut domestiquer nos deux nouveaux compagnons, les enfermer même, à l’aide d’un soutien-gorge et ce sinon quoi? Les voir, avec l’âge, devenir flasques et pendants. Ni une ni deux, voilà comment on se retrouve avec notre toute première brassière sur le dos. Or, la science –ou les médias- avai(en)t tout faux. Aujourd’hui, les études sont déterminées à prouver que tout ceci n’était que mensonge, et les femmes, plus que jamais, sont prêtes à faire tomber ce qu’on appelle le «bra» en anglais.

 

Alors d’où vient le mythe? Conspiration du marché de la lingerie ou simple erreur scientifique? Ce qui est sûr, c’est qu’on nous a vendu le rêve d’une poitrine ferme et bien dressée alors qu’en réalité, le port du soutien s’occupait de tuer nos cellules. Voire pire: il favoriserait grandement les chances d’avoir un cancer du sein. Multiples sont les raisons qui suffiraient à nous donner l’envie de jeter notre push-up au feu, mais la plus surprenante reste celle-ci : selon le médecin du sport Jean-Denis Rouillon, de l’hôpital de Besançon, ne plus porter le soutien-gorge ferait remonter le mamelon d’environ 7 millimètres en un an par rapport à l’épaule. L’explication ? Celui-ci détruirait les tissus de suspension (situés en haut du sein), ainsi, plus la poitrine s’habitue à être maintenue, moins l’appareil suspenseur effectue son propre travail, et le relâchement devient total. Si vous n’avez pas compris, le principe de la fainéantise fonctionne exactement pareil.

 

Réduction des vergetures, raffermissement, fin à l’oppression, toutes les raisons sont bonnes pour adhérer au «free nipple». Des sites explicatifs détaillés sur les bienfaits du non-port du soutien-gorge pullulent -au cas où vous ne seriez pas encore rassasié(e) d’infos-, ainsi que des vidéos de témoignages sur YouTube qui commencent à faire petit à petit leur apparition. Enfin, dernier point de détail rapide, mais non négligeable, le mouvement s’applique AUSSI aux fortes poitrines. Les bénéfices à en tirer sont exactement les mêmes, et si l’on arrive à passer outre les a priori, le confort n’aura jamais été aussi total.

 

Go girls!

 

Tifaine Pimentel