Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Un adage qui colle parfaitement à Noémie Herber qui s’apprête à reprendre les rênes de la maison familiale Hoffmann-Thill. 

La tête bien sur les épaules, mais le coeur profondément attachés aux traditions et aux valeurs familiales, la cheffe d’entreprise et toute jeune maman est revenue sur son parcours pour nous.

S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre parcours, ce serait…

Après mes études pour devenir éducatrice, j’ai eu l’opportunité de pouvoir continuer dans un domaine social. Le contact humain, qu’il soit avec nos clients, nos employés ou nos fournisseurs est vraiment une chose que j’adore et qui me motive chaque jour. Mais ma plus grande chance est d’avoir eu la possibilité de rejoindre l’entreprise familiale. Cela me tenait énormément à cœur.

Si vous pouviez revenir en arrière, changeriez-vous quelque chose ?

Non, mes propres expériences positives et négatives m’ont aidée à mûrir et devenir meilleure

Être cheffe d’entreprise lorsque l’on est une femme, est-ce difficile ? 

Être une femme lorsque je suis devenue cheffe d’entreprise n’a pas eu d’incidence négative. En revanche, mon âge a rendu les choses plus compliquées : j’avais à peine 21 ans lorsque j’ai dû prendre en charge lde plus grand magasin Esprit de la Grande Région ! Cela étant, je travaille dans un secteur plutôt féminin, les seuls hommes de notre entreprise sont mon père et mon frère. Mais, grâce à ma volonté de travailler en équipe et de rester humble, juste et sociale tout en restant professionnelle, j’ai réussi à dépasser les idées reçues et les stéréotypes et a toujours avancer.

Avez-vous été confrontée à des hommes ou des femmes qui essayaient de vous mettre des bâtons dans les roues ? 

Non , mais je pense qu’être la fille du patron m’a certainement protégée au début.

Vous vous apprêtez à reprendre la société familiale. Etait-ce une évidence pour vous ?

Ma grand-mère, tout comme mes parents, resteront dans l’entreprise, ils vont être moins présents, l’essentiel du travail sera divisé entre mon frère et moi. Nous gérerons la société ensemble, ce qui rendra la tâche plus facile. Plus agréable, aussi !

Le secteur de la mode et du prêt-à-porter est très concurrentiel. Quelles sont les valeurs ajoutées de la maison Hoffmann Thill ?

Notre valeur ajoutée est sans hésiter l’attention que nous portons au contact avec nos clients. Nous estimons que le conseil est primordial : aussi, toutes nos collaborarteurs à la vente sont qualifiés, mais aussi motivés et compétents. Nous prenons toujours le temps nécessaire pour chacun de nos clients.  Un seul credo : le client est roi !
Ensuite, nous avons minutieusement sélectionné nos marques de sorte à  proposer à nos clients meilleur rapport qualité/prix possible. Cela est très important.
Enfin, dernière point fort, chaque magasin Hoffmann-Thill dispose de son propre atelier de retouches.

Quelles sont vos techniques pour fidéliser votre clientèle ?

Nous proposons à nos clients une carte de fidélité qui leur permet de bénéficier de nombreux avantages, d’actions spéciales, mais également de se tenir informés des nouvelles tendances mode.
La prochaine étape ? Une application Hoffmann-Thill qui nous permettra d’améliorer encore plus nos relations avec nos clients.

Vous avez d’ores et déjà pris le virage du e-commerce avec votre site. Est-ce important selon vous ?

A l’heure actuelle, impossible de faire l’impasse sur Internet. Sur notre site www.hoffmannthill.lu, nous offrons à nos clients  de nombreuses infirmations pratiques, mais également nos marques et les dernières tendances. Nous avons choisi de ne pas faire de e-commerce, convaincus que rien ne remplacera jamais l’expérience et le conseil de nos collaborateurs au sein de nos boutiques.

Quel regard portez-vous sur la situation délicate du centre-ville de Luxembourg et l’arrivée d’un mastodonte comme le complexe Hamilius et les Galeries Lafayette ?

Pour l’image commerciale de la ville de Luxembourg, et notammnt dans la Grande Région, cette arrivée sera un formidable atout. L’ennui, à mon  sens, c’est que ce complexe arrive bien trop tard. D’une part parce que le tissu commercial actuel au Luxembourg est déjà surdimensionné, et le sera très bientôt encore davantage avec l’arrivée du shopping à Gasperich. Et, de l’autre côté, la consommation via internet ne fait que grandir. Survivre, face à une telle concurrence ne sera pas évident pour le commerce traditionnel qui devra miser sur ses qualités de convivialité , bon conseil et bonne qualité

Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Bien gérer un magasin nécessite un bon travail d’équipe. Il est fondamental de savoir déléguer et de s’entourer de collaborateurs passionnés et compétents. Et cela que l’on soit un homme ou une femme.

Vous êtes toute jeune maman. N’est-ce pas difficile de conjuguer vie de famille et carrière de cheffe d’entreprise ?

C’est un tout nouveau défi pour moi, et c’est vrai que ma vie a bien changé pour le meilleur depuis l’arrivée de ma petite Charline. Mon temps est devenu bien  plus limité et précieux, donc il faudra bien le gérer. Dès que je le peux, je la prends avec moi, même au magasin. Du haut de ses cinq mois, elle est une fine observatrice – comme sa maman (rires) – et adore oberver le personnel, les clients et les jolies couleurs de la nouvelle collection du printemps.

Avez-vous un rêve ?

La vie en famille est très précieuse, il ne faut pas rater cela. Les moments en famille comptent beaucoup pour moi. Notre entreprise familiale fait partie intégrante de ma vie, cela a toujours été comme ça et le restera .