À la mode décontractée qui s’est imposée pendant la pandémie, succède une mode décomplexée, plus insouciante et festive que jamais. La Fashion Week de New York, qui s’est achevée le 14 septembre dernier, a fait la part belle à la couleur, aux paillettes, à la transparence, et autres silhouettes dénudées, n’oubliant pas de s’inspirer, encore et toujours, des inévitables années 1990.

Nostalgie quand tu nous tiens… On sait que la mode est un éternel recommencement, mais depuis la fin de la pandémie, une tendance forte persiste et signe : un goût prononcé pour les années 1990. Face aux crises sociale, environnementale, et économique, le retour à l’essentiel, à une certaine épure, une forme d’insouciance, sonne comme une nécessité, et se traduit en premier lieu, comme souvent, dans la garde-robe. À la Fashion Week de New York, cela s’est concrétisé par un vestiaire tout en légèreté, entre mini-jupes et maxi-transparence, une profusion de paillettes, et des couleurs fortes et pleines de pep’s.

Une sensualité exacerbée

Des tendances mode qui s’imposent durablement dans nos armoires. L’antinomie semble poussée à son paroxysme, et pourtant certaines inspirations n’entendent pas fléchir dans les mois à venir. Après deux saisons, on pensait voir la mini-jupe disparaître progressivement de nos placards, mais il n’en sera rien. Au contraire. Remise au goût du jour par Miu Miu il y a déjà deux saisons, la micro-jupe entend bien prendre encore plus d’importance, et perdre encore quelques centimètres, pour la saison printemps-été 2023, comme vu sur les podiums des maisons Ekhaus Latta, Prabal Gurung, Maisie Wilen, ou encore LaQuan Smith.

Mais cette sensualité, symbole d’émancipation et d’affirmation de soi, se traduit également par une foule de silhouettes transparentes, agrémentées ou non de lingerie apparente. Culottes hautes chez Jason Wu et chez Marni, soutien-gorge en guise de top chez Bevza, Tom Ford, et LaQuan Smith, et vêtements corsetés chez Monse… La légèreté sera sans conteste au rendez-vous, et ce chez les femmes comme les hommes, comme vu chez certaines maisons ayant fait la part belle à des collections non-binaires.

New York à la fête

En contraste avec la période morose, la mode sera à la fête l’été prochain. Chose qui se traduira notamment par une palette ordinairement dédiée aux moments festifs, comme les périodes de fin d’année, et non à la saison estivale, avec un accent porté sur les teintes dorées, et les paillettes et sequins. Il est question de silhouettes voyantes, mais certainement pas d’une ode au disco des seventies, puisque ces couleurs et détails scintillants se déclinent essentiellement sur des tenues minimalistes, sans froufrous. Tom Ford, Michael Kors, et Christian Siriano comptent parmi les maisons qui ont donné le ton pour la prochaine saison.

En journée, ce sont les couleurs vives qui seront à l’honneur. Au rose, qui a fait l’unanimité cette saison, répondront des nuances électriques de orange. C’est clairement la teinte qui a dominé les festivités dans la grosse pomme à l’occasion des défilés, via des looks monochromes la plupart du temps, comme vu chez Marni, Eckhaus Latta, et LaQuan Smith, pendant cette Fashion Week.

Des codes typiques des nineties

On l’a vu, les créateurs se sont une fois de plus inspirés des années 1990 pour dessiner les contours de la garde-robe des femmes pour le printemps-été 2023. Une influence qui s’est traduite sur les podiums par la présence – encore et toujours – de pantalons taille basse, associés le plus souvent à des soutiens-gorge ou des crop tops, des silhouettes dynamiques et épurées, et des jeux de superposition. Les maisons Tibi et Tory Burch n’auront pas échappé à ce retour dans les années 1990.