A la tête de l’asbl Jonk Entrepreneuren, Nadia Battello, la petite quarantaine, reste une scientifique qui n’a pas délaissé sa passion et développe en freelance, à côté de son job à mi-temps, des activités ludiques et interactives. Maman d’un jeune garçon, avec lequel elle pratique le ski et apprend le snowboard, adepte du yoga et des voyages, elle ne s’épanouit qu’à travers les échanges. Rencontre mi-avril au Starbucks de la Cloche d’Or avec une jeune femme pleine de bonne humeur.
Par Karine Sitarz
Nadia, où avez-vous passé votre enfance ?
J’ai grandi à Blaschette, petit village du Luxembourg d’environ 200 habitants à l’époque. Fille unique, je passais beaucoup de temps dehors à jouer avec mes copains et mes amies, à faire du vélo… J’ai vécu à la campagne, proche des animaux, jusqu’à mon départ pour les études.
Pourquoi avoir choisi les sciences et vous être spécialisée en biologie ?
Mon papa est informaticien, mais je n’ai jamais trop aimé les ordinateurs (rires), et ma maman femme au foyer après avoir travaillé dans un laboratoire de chimie. En fait, dès le lycée, la biologie m’a fascinée, je voulais comprendre le fonctionnement du corps humain, ce qui nous rend vivant. J’ai choisi la filière paramédicale au Lycée Michel Lucius avant de rallier le Lycée Technique pour Professions de Santé pour devenir laborantine. J’aimais le travail en laboratoire et les analyses mais je voulais surtout en savoir plus sur la biologie. J’ai ainsi continué mes études d’abord en chimie puis en biologie à l’Université du Luxembourg avec des séjours, dans le cadre d’échanges universitaires, à Strasbourg et à Seattle. Après mon Bachelor, j’ai poursuivi avec un Master en biologie des systèmes intégrés – c’était nouveau, génial, nous étions une dizaine d’étudiants, les cours étaient modernes, les profs motivés – puis j’ai préparé une thèse sur le cancer du foie.
Pourtant vous avez été rapidement attirée par la médiation et les activités éducatives…
Pour cette thèse, j’ai beaucoup travaillé en laboratoire, j’aimais la recherche mais je n’étais vraiment heureuse et me sentais à ma place qu’au contact des étudiants, en préparant des activités, en expliquant les sciences de manière ludique et interactive, ainsi avec une bulle de savon vous pouvez expliquer tant de choses. Je voulais ouvrir une porte et dire : regarder, c’est merveilleux et simple à comprendre. Après ma thèse, un collègue m’a mise en relation avec l’équipe du Luxembourg Science Center qui allait ouvrir à Differdange. Je l’ai rejoint en 2016 et j’y ai coordonné une première expo avant de participer à son ouverture en 2017. J’y suis restée sept ans, me suis occupée d’activités pédagogiques et j’ai assuré des projets de bout en bout, c’est chouette de voir l’impact de son boulot.
Qu’est-ce qui vous a incitée à rejoindre Jonk Entrepreneuren en octobre dernier ?
L’envie de me lancer d’autres défis. Je me suis retrouvée dans ce poste de directrice. Tout y était pédagogique, éducatif, partenarial, mais il y avait de plus un nouveau volet, l’entrepreneuriat, ce qui m’a d’autant plus motivée que je venais de démarrer ma propre activité. L’esprit entrepreneurial est important et il faut le promouvoir et soutenir les jeunes car si beaucoup sont nés avec cet esprit, il n’est pas assez encouragé dans le système d’éducation classique, les jeunes ont trop peu d’opportunités.
Quel vent nouveau voulez-vous faire souffler sur cette association ?
Nous sommes une petite équipe de huit personnes et travaillons aussi avec cinq enseignants détachés qui nous soutiennent dans la coordination des programmes, l’adaptation au système scolaire… c’est chouette ! Mais j’aimerais mettre en place un cadre pour donner l’opportunité à ceux et celles qui travaillent sur leur propre entreprise à travers nos programmes Mini-Entreprises et Young Enterprise Project (ndlr : le premier pour les lycéens, le second pour les étudiants) de pouvoir poursuivre leur aventure. Pour l’heure, après un an à nos côtés, alors qu’ils sont toujours à l’école, ils n’ont pas de cadre pour continuer. Je discute avec de nombreux partenaires et je cherche des fonds.
La science reste votre dada. Vous êtes désormais aussi science communicator en freelance, qu’est-ce qui vous pousse ?
La médiation scientifique m’est très chère, aussi en 2023 j’ai démarré des activités en freelance pour des anniversaires, des écoles, des maisons-relais. Je travaille sur un logo, je prépare mon budget… La science me fascine toujours autant et j’avais envie de garder un contact direct avec les jeunes et avec les gens en général. Pendant une activité scientifique, il y a un apprentissage mutuel, cela me donne de l’énergie et de la joie. J’ai des rendez-vous en vue pour cet été, je suis en train de les tester… mais chut !
Vous qui aimez voyager avez-vous une destination phare ?
J’ai toujours aimé découvrir de nouvelles choses et jeune déjà je voyageais seule, d’abord dans la région puis plus loin. Il y a plein de destinations que j’ai adorées mais ma préférée, c’est l’Inde. Il y a quatre ans, je suis partie trois semaines à Rishikesh pour faire du yoga. Je continue à voyager avec mon fils de neuf ans et cet été, avec mon conjoint, sa fille, mon fils et notre chienne, nous planifions de découvrir la Suède… Mon rêve serait d’arrêter de travailler assez jeune pour voyager, en van, et découvrir le monde sans pression de temps. Le temps est la chose qui a le plus de valeur mais on ne s’en rend pas compte !
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