Fondée en 2019 par Marie Laurini, psychologue spécialisée en traumatismes liés à la torture, aux violences et aux crimes de guerre, Sourrire est bien plus qu’une association : c’est une maison, un refuge, un lieu où l’on retrouve un peu d’humanité et de chaleur, même dans les moments les plus sombres. Dans cet entretien, Marie Laurini nous raconte son engagement, les valeurs qui l’animent et les projets qui font de Sourrire un pilier essentiel du soutien aux plus vulnérables au Luxembourg.
Propos recueillis par Alina Golovkova
Pourquoi “Sourrire” avec deux “R” ?
“Sourrire” avec deux “R” car l’association se bat pour SOUtenir les Résidents et Réfugiés par l’Intégration, le Respect et l’Estime de soi.
Qui êtes-vous Marie Laurini ? Racontez-nous.
Je suis psychologue spécialisée en traumatismes liés à la torture, au viol, aux violences et aux crimes de guerre. Depuis 20 ans, je suis aux côtés des populations les plus vulnérables.
J’ai créé l’association Sourrire en 2019 afin d’aider à plus grande échelle ceux que j’appelle mes “amis du monde”. À la Maison Sourrire, on m’appelle “Mama Africa”, car j’accueille les personnes du monde entier avec le même respect que je donne au quotidien à mes quatre petites filles.


Parlez-nous de cette association que vous avez fondée.
Au départ, lorsque j’ai créé cette association, nous n’avions aucun local. J’avais regroupé des bénévoles et nous organisions des marches dans la nature avec des personnes vulnérables. Je préparais des sandwiches chez moi dès 5 heures du matin pour une trentaine de personnes, et nous partions sur les chemins du Luxembourg pour leur faire oublier la douleur et retrouver le sourire.
Le week-end, afin de rompre leur solitude, j’invitais ces personnes chez moi pour de grands repas, assis par terre dans mon salon. Petit à petit, nous avons grandi et des partenaires nous ont soutenus.



Nos premiers soutiens ont été la banque BGL, la fondation Devoteam et la fondation Lush. Ensuite, la commune de Dudelange nous a aidés à trouver un local : la Maison Sourrire, qui accueille aujourd’hui chaque jour des personnes vulnérables, des jeunes, des enfants, des familles, des familles monoparentales, des personnes souffrant de lourds traumatismes ou en situation de précarité.
Depuis l’année dernière, nous bénéficions également du soutien de la Banque alimentaire, de plusieurs clubs Lions du Luxembourg, ainsi que des fondations Sommer et Losch, ce qui nous permet de développer des projets encore plus ambitieux.
Quels sont vos projets actuels et futurs ?
Nos projets actuels incluent la mise en place de groupes de parole pour femmes et hommes traumatisés. Mais surtout, nous allons développer en 2025 des groupes et ateliers dédiés à la parentalité, ainsi que des workshops pour les enfants issus de familles défavorisées, qui souffrent non seulement des conditions de vie précaires mais aussi de la détresse de leurs parents.
Nous avons également remporté, il y a une semaine, un appel à projets du ministère de la Culture, qui nous permettra d’offrir des découvertes culturelles aux populations fragilisées.
Notre objectif principal est d’obtenir un conventionnement ministériel au Luxembourg, car nous avons de plus en plus de bénéficiaires et de projets à mener. Nous avons besoin d’une stabilité financière pour assurer la pérennité de la Maison Sourrire.
Où peut-on suivre votre actualité ?
Vous pouvez suivre notre actualité sur notre site internet : www.sourrireasbl.lu.
Comment vous aider ?
Nous avons un besoin quotidien de soutien financier, car nous assistons des centaines de personnes chaque semaine, du petit-déjeuner jusqu’au soir.
Nous recherchons des téléphones portables, des manteaux chauds, des chaussures, afin d’aider ces personnes à retrouver une vie plus digne.
Marie Laurini – Fondatrice de l’association Sourrire
Nous accueillons aussi toutes celles et ceux qui souhaitent nous rencontrer à la Maison Sourrire et partager un moment avec nous autour de notre table solidaire le midi.
Un message important
Je tiens à remercier mon équipe de travail et mes bénévoles, sans qui tout cela serait impossible.
Trop souvent, on recrute des personnes sur la base de leur diplôme, des langues qu’elles parlent, ou de leur CV. À la Maison Sourrire, je les ai recrutés pour leurs qualités humaines. J’ai cru en eux quand eux-mêmes ne croyaient plus en grand-chose. Aujourd’hui, deux ans après l’ouverture de notre local, je suis tellement fière du travail qu’ils accomplissent chaque jour.
Je pense aussi à nos bénéficiaires. Même si leur vie est difficile, ils repartent toujours avec un sourire.
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