Adieu rides, ridules, et autres pattes d’oie, le botox anéantit tout sur son passage pour révéler des visages lissés, presque juvéniles, qui pourraient devenir la norme. Malgré les critiques, les regrets, et le boom des actes clandestins, le botox est sur le toit du monde, se hissant au sommet des procédures esthétiques les plus populaires, et ce de 19 à plus de 65 ans.
Malgré les restrictions liées à la pandémie de Covid-19, le marché de l’esthétique médicale et chirurgicale, qui s’étend de l’épilation à l’augmentation mammaire en passant par liposuccion et la rhinoplastie, se porte particulièrement bien. Il devrait même tripler en 10 ans passant de 5,7 à 17,1 milliards d’euros entre 2014 et 2025, pour une croissance moyenne annuelle record de 10,5% sur cette période, d’après des chiffres présentés par l’IMCAS* dans le cadre de son congrès annuel.
Le triomphe du botox
Les injections tirent clairement leur épingle du jeu, avec un taux de croissance annuel de 8,9% sur la période 2019-2025. Il s’agit du deuxième segment le plus dynamique après le remodelage corporel, de plus en plus populaire dans le monde. En termes de valeur, le marché des produits injectables – toxine botulique, acide hyaluronique, etc. – s’est hissé au sommet en 2021, avec des prévisions plus qu’optimistes pour les années à venir. Le segment devrait connaître une hausse de 8,9% par an jusqu’en 2025, après avoir connu une croissance annuelle moyenne record de 13,8% par an sur la dernière décennie, témoignant de sa popularité grandissante dans le monde.
Les injections de toxine botulique sont tout particulièrement appréciées, et ce pour toutes les tranches d’âge à l’exception des patients les plus jeunes, âgés de 18 ans ou moins. Il s’agit de la procédure esthétique la plus populaire au monde (43% de l’ensemble des actes), devant les injections d’acide hyaluronique (28%). Au total, les injections à visée esthétique sont – de loin – les procédures non invasives les plus pratiquées dans le monde (71% du total des interventions). Et ce malgré les récentes critiques et dérives auxquelles elles sont actuellement confrontées.
L’épilation se place au troisième rang des procédures non invasives les plus réalisées au monde (12,8%), avec une croissance estimée à 76%. Suivent la réduction de graisses à l’aide de dispositifs de remodelage du corps (3,9%) et le photo-rajeunissement (3,6%). Notons que les interventions à visée esthétique sont particulièrement plébiscitées par les 35-50 ans, avec un accent porté sur les injections de toxine botulique, tandis que les 19-34 ans privilégient la chirurgie, représentant notamment 68% des rhinoplasties et 48% des liposuccions.
Des poitrines (toujours) plus généreuses
Malgré une baisse des actes de chirurgie mammaire en 2020 (-15,9%), directement liée à la crise sanitaire, l’augmentation mammaire conserve la première place des procédures chirurgicales pratiquées sur le corps (16% du total des procédures), devant la liposuccion (15%), l’abdominoplastie (7,6%), le lifting mammaire (6%) et la réduction mammaire (4%). Si l’on s’intéresse aux procédures chirurgicales pratiquées sur le visage, c’est la chirurgie des paupières qui se distinguent (12%), devant la rhinoplastie (8,4%). Dans son rapport, l’IMCAS précise que l’augmentation mammaire est de plus en plus demandée par les mineures. Plus de quatre mineures sur dix y ont recours à des fins cosmétiques, surtout en Europe et en Amérique latine.
A ce jour, les femmes apparaissent comme la cible principale des interventions esthétiques, représentant pas moins de 86,3% des patients au niveau mondial en 2022. Chez les hommes, la chirurgie des paupières est la procédure chirurgicale la plus pratiquée (18,6%), devant la liposuccion (16%), la correction de la gynécomastie (15%), la rhinoplastie (15%), et la chirurgie des oreilles (6%).
Si l’on s’intéresse aux différentes zones géographiques, les Etats-Unis conservent la première place en termes de procédures chirurgicales, et se positionnent juste devant le Brésil en termes de procédures non invasives. Comme au niveau mondial, l’augmentation mammaire et la liposuccion sont les traitements les plus demandés en Europe et aux Etats-Unis, tandis que la chirurgie des paupières et le lifting font l’unanimité en Asie.
* Les chiffres présentés par l’IMCAS sont issus d’une analyse de plusieurs données disponibles sur le marché qui ont été compilées et résumées. Ces données sont fournies par Clarivate (société d’études de marché), Michel Dyens (banque d’affaires) et l’ISAPS (Société Internationale de Chirurgie Esthetique et Plastique).