Ce lundi 22 janvier, la réalisatrice Maïwenn Le Besco était l’une des invités de Stupéfiant sur France 2. La réalisatrice et actrice a lu un texte qu’elle avait préparé pour l’émission, une réponse à la tribune publiée dans Le Monde le 9 janvier par un collectif de 100 femmes, dont Catherine Deneuve, défendant « une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle ».

Très discrète sur les événements qu’ont provoqué l’affaire Weinstein, c’est à l’occasion de l’émission de Léa Salamé que Maïwenn s’est à son tour exprimée, sans pouvoir retenir ses larmes. Marlène Schiappa, la Secrétaire d’Etat française chargée de l’égalité entre hommes et femmes était également présente, de même que l’humoriste Patrick Eboué.

La journaliste de France Télévisions a bien rappelé que Maïwenn avait longuement hésité avant d’accepter l’invitation, le matin même elle avait répondu positivement : « En fait, j’ai un texte à lire ».

« Arrêtons de nous juger les unes les autres »

« Ecrire un film, écrire une lettre, écrire un SMS, employer des mots et des phrases qui ne veulent pas dire la même chose pour vous que pour moi. Je réclame le droit de panser mes plaies comme je le veux. Je réclame le droit de coucher avec qui je veux pour le temps d’une nuit sans être une femme facile quand les hommes sont des séducteurs, je réclame le droit d’avoir du pouvoir dans mon travail sans faire peur aux hommes. Je réclame le droit d’être draguée avec maladresse, insistance et d’appeler cela « importuner » si je le veux », débute la comédienne très bouleversée, avant de poursuivre

« Nous ne sommes pas tous égaux dans la douleur et dans la résilience et nous n’avons pas la même capacité mentale ou physique de nous remettre de nos traumatismes. Ne jugeons pas une femme qui aime la violence pendant qu’elle fait l’amour, ne jugeons pas une femme qui ne se remet pas d’une main aux fesses (…) », trop émue la réalisatrice de « Polisse » ne parvient pas à finir son texte. « Quelque chose d’historique est en train de se jouer, en ce moment, alors soyons unies. Chacun doit pouvoir souffrir de ce qu’il veut, comme il veut et quand il veut. On va y arriver » conclue-t-elle.

Léa Di Michele