Même virtuels, l’argent et les finances continuent à jouer un rôle important dans notre vie quotidienne. Comment mieux gérer ses dépenses, mieux consommer les services financiers proposés, parfois alléchants et non sans risques, et ainsi éviter le surendettement ?

Texte : Marc Auxenfants

Qu’entend-on par gestion financière personnelle ? Selon le site d’informations et de conseils financiers Investopedia, la notion englobe « toutes les décisions et activités financières d’un individu ou d’un ménage, y compris la budgétisation, les assurances, la planification hypothécaire, l’épargne et la planification de la retraite ». En d’autres termes, la gestion des finances personnelles consiste à planifier et à budgétiser les dépenses et l’épargne de son budget.

Elle implique donc de fixer des objectifs raisonnables à réaliser et faciles à tenir pour chacune des décisions et activités financières en prenant en compte les principaux domaines des finances personnelles : les revenus, les dépenses, l’épargne, l’investissement et la protection. La maîtrise de ces éléments peut faire la différence entre atteindre la liberté financière et s’endetter.

Première étape : faire le point sur ses finances personnelles

Mais par où commencer ?


Chaque euro économisé peut produire une réaction en chaîne et vous aider à atteindre vos objectifs d’épargne.”

Faire tout d’abord son bilan financier : « Cet exercice vous permettra de mieux connaître votre situation financière et de vérifier où vous en êtes. L’examen de votre bilan, qu’il soit positif ou négatif, vous incitera sans doute à reconsidérer certains comportements financiers, comme vos habitudes d’épargne ou votre utilisation du crédit » précise l’Autorité des marchés financiers canadienne (AMF).

Établir ensuite son budget mensuel : un budget permet de voir et de mieux comprendre d’où proviennent ses revenus, mais aussi et surtout de comprendre ce que l’on en fait. Etablir un budget ne demande pas beaucoup de discipline, mais plutôt un suivi régulier des entrées et sorties d’argent. Il sera alors plus facile de mieux gérer et donc de réduire certaines dépenses et de réorganiser l’utilisation de son ou ses crédits, afin de payer moins d’intérêts. Pour cela, la Spuerkeess conseille sur son site de regrouper tout d’abord ses revenus et ses dépenses sous forme de tableau. « Les dépenses variables sont souvent difficiles à estimer, garder vos tickets de caisse pendant un certain temps et faites un contrôle ! », recommande-t-elle.

« Faites un tableau par mois : lister et chiffrer toutes vos dépenses, rassembler tous vos documents nécessaires (contrats d’assurance, factures d’abonnements, relevé d’impôts…), » préconise la Spuerkeess. « Si vous le faites dans un tableur, vous pourrez calculer la différence entre vos revenus et vos dépenses ». Le site ajoute : « N’oubliez pas un poste imprévus, par exemple pour des frais médicaux, des réparations ou des nouvelles acquisitions. Et si vous avez des loisirs coûteux, vérifiez ces dépenses dans une catégorie spécifique. ».

Définir et préciser ses objectifs financiers : il sera ensuite possible de préparer un plan concret pour la réalisation des projets qui vous tiennent à cœur. Pour chacun de ces projets (par exemple, acheter une propriété, mieux profiter de sa retraite, réduire ses dettes). « Demandez-vous quel en sera le coût et de combien de temps vous disposez pour accumuler les sommes requises», prône l’AMF.

Épargner le plus tôt possible :

Chaque euro économisé peut produire une réaction en chaîne et vous aider à atteindre vos objectifs d’épargne. « Vous pourriez par exemple choisir de diminuer votre endettement et économiser ainsi sur les intérêts payés », ajoute l’AMF.

« Vous pourriez aussi constituer un fonds d’urgence ou encore investir une partie de votre épargne avec l’objectif d’obtenir du rendement ». Une fois ces règles mises en place, le plus difficile sera de les suivre sur le long terme. Elles doivent devenir une routine quasi mensuelle.

Où se renseigner, comment se protéger, comment se faire aider ?

La dernière crise financière a mis en évidence la nécessité de renforcer la protection des consommateurs de produits et services financiers. En Europe et au Luxembourg, des textes réglementaires et le Code de la consommation ont considérablement étendu les missions et les pouvoirs du régulateur financier luxembourgeois (la Commission de Surveillance du Secteur Financier, CSSF) dans le domaine de la protection des consommateurs.

Les missions et pouvoirs de cette dernière comprennent notamment l’éducation financière, le traitement des réclamations des clients des entités surveillées, la représentation dans les instances internationales, l’adaptation de la réglementation applicable, voire l’interdiction de certains produits. De plus, la Loi du
23 décembre 2016 sur les contrats de crédit aux consommateurs relatifs aux biens immobiliers résidentiels prévoit des mesures qui visent à encourager l’éducation des consommateurs. Elle dispose notamment que : « La CSSF promeut des mesures encourageant l’éducation des consommateurs en matière d’emprunt responsable et de gestion de l’endettement, en particulier en ce qui concerne les contrats de crédit immobilier. Elle encourage la diffusion d’informations claires et générales sur les procédures d’octroi de crédit, nécessaires pour guider les consommateurs, notamment ceux qui souscrivent un contrat de crédit immobilier pour la première fois. ». Parmi les différentes initiatives mises en place par cette dernière, le portail d’information www.letzfin.lu lancé en novembre 2019. Le site contient les informations essentielles sur des sujets rencontrés par les citoyens concernant notamment l’argent au quotidien, les assurances, les crédits, épargner et investir, la pension, les précautions à prendre ou encore le surendettement. Son objectif est de former et de protéger le consommateur, et plus concrètement de l’aider à analyser et à comprendre sa situation financière et à prendre des décisions appropriées.

Le portail propose d’une part des informations financières de base en cinq langues (luxembourgeois, français, allemand, anglais et portugais), sous forme de textes ou de vidéos sur de nombreuses thématiques : de l’assurance au surendettement. Il comprend aussi une boîte à outils pratiques, tels qu’un simulateur de calcul de crédit, un outil de gestion budgétaire, des jeux de quiz. Il constitue « la pièce maîtresse de toutes les initiatives prises dans le cadre de cette stratégie nationale ».

Article initialement publié dans le Femmes Magazine N°261 édition de décembre 2024. À découvrir ici.

Inscrivez-vous à notre newsletter pour découvrir tous les jeudis, des actus locales, des nouvelles tendances mode, des infos culture, business… C’est en un clic avec ce lien !