“Au-delà de souffler les bougies, on voulait voir si on pouvait se conjuguer au présent”: l’année des 25 ans de son premier album, le groupe Louise Attaque sort Planète Terre, après six ans de pause discographique.

« 25 jours, l’année des 25 ans »

Le trio s’est imposé une belle contrainte, pour savoir s’il pourrait “se conjuguer au présent”, comme le formule le chanteur et guitariste Gaëtan Roussel, rencontré avec ses deux complices à Paris.

En dehors de la date du 26 avril, arrêtée pour jouer gratuitement six fois dans la même journée leur premier disque éponyme à l’Elysée Montmartre à Paris, un autre rendez-vous est fixé, en secret celui-là. 

Les trois compères se donnent ainsi “25 jours, l’année des 25 ans” pour tenter de refaire de nouvelles chansons. 

Ces retrouvailles, “tendres, douces, studieuses”, comme le dépeint Gaëtan Roussel, se font à Arles, chez Arnaud Samuel, le violoniste. Qui prend la suite pour raconter. “C’était dense, on a cravaché, on ne savait pas si, au bout, on aurait de quoi faire un album. Mais, à la fin, on avait une dizaine de chansons sous forme de maquettes (premières ébauches) et là on s’est dit qu’on pourrait passer à l’étape suivante pour enregistrer”.

Les paroles d’un des morceaux, De soi-même, sont éloquentes: “On a beau s’enfuir (…) On a beau partir (…) On ne peut se désunir”.

« Visage qui nous regarde »

Pour reprendre une des chansons de ce cinquième album, qui sort vendredi, les membres de Louise Attaque ont retrouvé les Réglages d’origine. Mais à l’image de ce titre, une nouvelle carburation fait tourner la mécanique qui a fait leur succès il y a un quart de siècle (plus de trois millions d’exemplaires écoulés pour le premier opus). 

Le Louise Attaque version 2022 se lit dans son identité visuelle, Louise, cette petite fille imaginaire aux grands yeux, dessinée à grands traits par le bassiste Robin Feix sur la pochette, dès le premier album. Dont le visage a changé, arborant cette fois des contours plus sophistiqués, comme les morceaux. 

“Elle incarne notre musique, pour le premier album le trait était naïf, vite fait, gribouillé comme était notre musique ; aujourd’hui, nous sommes musiciens depuis 30 ans, elle représente l’évolution du son du groupe”, décrypte son géniteur. 

“Le rapport avec le premier album, c’est que c’est à nouveau un visage qui nous regarde”. Et qui regarde les fans du groupe, issus de plusieurs générations, comme l’ont prouvé les concerts du 26 avril à guichets fermés. Ils se retrouveront dans des chansons-totems comme “Sortir de l’ordinaire” ou “Dézipper”.

« Louise jouera avec nous »

Lors des six concerts d’avril, Louise Attaque avait joué sur une scène centrale, entouré du public. “On a vécu ça comme une fête, avec d’excellents invités, notre public”, savoure encore Arnaud Samuel. 

Ce dispositif sera d’ailleurs reconduit pour la tournée des salles de type Zenith en France -sans oublier un passage par Bruxelles – en mars 2023.

“On va garder cette scène ronde avec du public autour et on rejouera aussi dans un premier round notre premier disque en intégralité et dans l’ordre, puis pour le deuxième round, plutôt le nouvel album, mais aussi des morceaux du deuxième, du troisième, du quatrième”, dévoile Gaëtan Roussel. 

Le leader du groupe annonce des “surprises”, avec “plus d’électricité dans le son et puis peut-être que Louise jouera avec nous, mais on ne peut pas en dire plus”. On pense évidemment à un avatar. 

Comme le fait par exemple le groupe Gorillaz -un des projets de Damon Albarn, ex-leader de Blur- qui intègre des personnages animés à ses shows en live à côté des musiciens en chair et en os.