C’est dans le but d’évaluer les risques immobiliers – pour els banques comme pour els consommateurs – que le LISER et la société Beta Tracker se sont rapprochés. Un partenariat public-privé complètement inédit dans le secteur qui vient de donner lieu à la création d’un tout nouvel outil. Les deux acteurs les ont présentés à la presse le jeudi 3 novembre.
Le développement de cet outil, appelé ß-tracker et créée conjointement par le LISER et la toute jeune start-up luxembourgeoise Beta Tracker SA, répondra aux exigences de la Directive Européenne 2014/17/UE prochainement transposée en droit luxembourgeois, née des suites de la crise des subprimes de 2007 – qui avait alors démontré l’impact considérable du marché de l’immobilier sur l’économie mondiale – et dont la finalité est d’imposer aux banques un renforcement de leur analyse des risques immobiliers. Dans ce contexte, le projet de loi portant transposition de la directive 2014/17/UE sur les contrats de crédits aux consommateurs, actuellement en examen à la Chambre des Députés, imposera notamment aux banques des règles d’évaluation des biens immobiliers résidentiels aux fins de prêts hypothécaires.
Des produits évolutifs
Les deux acteurs apporteront ainsi chacun leur expérience : tandis que l’économie du logement relève pour la majeure partie du domaine du LISER, l’expérience de la banque, de l’audit et du conseil s’offrent comme l’apanage des deux fondateurs de la start-up luxembourgeoise Beta Tracker SA, à savoir Laurent Muller et Daniel Haag.
Dans un premier temps, le LISER et Beta Tracker SA proposeront aux banques et aux consommateurs un ‘modèle statique’, dont la commercialisation est prévue pour juillet 2017. Ce dernier veillera à fournir une évaluation scientifiquement robuste de la valeur d’un logement en fonction de ses caractéristiques détaillées: ses caractéristiques intrinsèques (surface habitable, nombre de chambres, performances énergétiques, etc.), sa localisation, le voisinage du logement (proximité d’espaces verts, accessibilité aux commerces, accès aux transports publics, etc.) et enfin des variables temporelles (niveau des taux d’intérêt, etc.).
Puis, dans un second temps, un ‘modèle dynamique’ sera développé (courant 2017-2018) et permettra une évaluation de l’exposition des banques aux risques liés à l’immobilier, en cas de remontée des taux d’intérêt, de détérioration de la situation économique ou de changements réglementaires.