Le classement mondial de la liberté de presse de 2024, établi par Reporters sans frontières, place le Luxembourg à la 11è place, soit une hausse par rapport à 2023.

La 22è édition du classement mondial de la liberté de presse a été publié vendredi 3 mai par Reporters sans frontières. Cette 22ème édition situe le Luxembourg à la 11è place sur 180 pays évalués. Dans les premières places, ce sont les pays scandinaves qui sortent du lot, suivis par les Pays-Bas (4è), le Portugal (7è), l’Irlande (8è), la Suisse (9è) et l’Allemagne qui se classe à la 10è place. Quant à la France et à la Belgique, les deux pays sont classés à la 21è et 16è place. Le Canada est le premier non européen du classement et se situe 14è, loin devant les Etats-Unis qui sont à la 55è place. En fin de classement, se trouvent la Russie (162è), la Chine (172è), Afghanistan (178è), Syrie (179è) et Erythrée (180è).

9 places en moins

“Le paysage médiatique luxembourgeois se redéfinit après le vote, en 2021, d’un nouveau régime d’aide à la presse. Celle-ci jouit, en principe, d’une réelle liberté d’exercice, mais la proximité des intérêts des journalistes avec le pouvoir politique et économique limite son expression” explicite Reporters sans frontière à propos du résultat du Grand-Duché qui gagne 9 places, atteignant ainsi la 11è place. Ce dernier a obtenu un score de 83,8 contrairement à 2023 où il était de 81,98 ce qui lui avait valu d’être classé à la 20è place.

Une presse bien lue

“La presse est très lue au Luxembourg, les journalistes y bénéficiant d’un crédit notable au sein de la population, parmi les meilleurs de l’Union européenne selon la Commission européenne” rapporte également RSF ajoutant néanmoins que “les principaux quotidiens ont connu un recul des abonnements et de la publicité au cours des dernières années, ce qui les a contraints à réorienter leurs activités {…} Les médias, nombreux compte tenu de la taille restreinte du marché national, n’en restent pas moins sous pression, et la petite taille du Grand-Duché favorise les conflits entre le travail de la presse et les divers intérêts économiques”.

problématiques mondiales

Cependant, au niveau mondial, Reporters sans frontières est plus alarmant : “À l’échelle mondiale, un constat s’impose : la liberté de la presse est menacée par celles-là mêmes qui devraient en être les garants : les autorités politiques. Parmi les cinq indicateurs qui composent le score des pays, l’indicateur politique est celui qui baisse le plus en 2024, avec une chute globale de 7,6 point“. Anne Bocandé, directrice éditoriale de RSF, ajoute également : “ Les États et des forces politiques, quel que soit leur bord, jouent de moins en moins leur rôle dans la protection de la liberté de la presse. Cette déresponsabilisation va parfois de pair avec une remise en cause du rôle des journalistes, voire une instrumentalisation des médias dans des campagnes de harcèlement ou de désinformation. Le journalisme digne de ce nom est au contraire la condition d’un système démocratique et de l’exercice des libertés politiques”.

Le contexte géopolitique global impacte fortement la situation la liberté de la presse remarque RSF : “en Europe de l’Est et en Asie centrale, les censures de médias se sont intensifiées, dans un mimétisme spectaculaire des actes de répression russes“. Une situation similaire avec la guerre de Gaza qui et “marquée par un nombre record d’exactions commises contre les journalistes et les médias depuis octobre 2023”.

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