Avec Gainsbourg, Gainsbarre, faut voir… Hervé Sogne s’est fait plaisir.
Deux heures durant, il passe en revue le répertoire du chanteur français, dans un décor glitter, tout à fait dans l’esprit des talkshows de l’époque. Lunettes noires sur le nez, cigarette – électronique, mais pourquoi? – à la bouche, il s’approprie les mimiques et le parler de Gainsbourg tout en poussant la chansonnette devant un public – composé pour beaucoup des proches des actrices – à demi amusé, qui sourit aux interpellations du comédien et s’éxecute à chaque fois que s’allume le panneau «Applaudir».
Malheureusement, il faut plus qu’une paire de Zizi Repetto pour entrer dans la peau du grand Gainsbourg, explorer toutes les facettes de sa personnalité ô combien complexe et évoquer toutes les femmes qui ont partagé sa vie.
Jeu parfois maladroit et hésitant, monologue schizophrénique mal assumé entre le chanteur et l’animateur de l’émission de télévision censée servir de cadre à la pièce, Hervé Sogne apparaît comme un pâle ersatz de Gainsbarre dans une comédie musicale déguisée en pièce de théâtre. Aucun fil rouge ni aucun scénario, mais une succession des plus grands succès du chanteur entrecoupés de quelques scènes jouées. Les femmes de Gainsbourg défilent, les unes après les autres, en remontant le temps, sans que l’on saisisse l’intention du metteur en scène. Si Jeanne Serikbayeva, Bambou, nous a touchés avec sa reprise, l’œil brillant, du Pull Marine, et Charlotte (Xenia Katina ) nous a émus avec un jeu très juste en petite fille fragile sous l’emprise de son père lors de sa reprise de Lemon Incest, Brigitte Bardot (Désirée Ottaviani) est devenue une bimbo blonde et muette, tandis que l’on n’arrive pas à dire si l’oubli de texte de France Gall (Lea Sevenig) fait partie de la mise en scène ou non… Coup de cœur cependant pour la performance de hip-hop des deux danseurs présents sur scène: Mamadou Cissé et Albino Gomis, même si l’on se demande encore l’intérêt de cet intermède chorégraphié. Bref, Gainsbourg, Gainsbarre, faut voir? Non.