Originaire de Bruxelles, Odile Hutereau-Steil est arrivée au Grand-Duché il y a presque 30 ans par amour. A présent Luxembourgeoise, elle exerce le métier d’orthodontiste dans son cabinet privé depuis 1992.

Femme scientifique, elle s’investie énormément dans son métier, qui est une réelle passion. Elle était la Présidente de la Société Luxembourgeoise d’Orthopédie Dento-Faciale pendant trois ans. Nous sommes partis à la rencontre de cette femme, dont la persévérance est le mot d’ordre.

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

Cette passion est venue très tôt, déjà quand j’étais adolescente. C’est quelque chose qui concerne beaucoup d’entre nous, on a tous ces petits problèmes, des petites dents de travers par ci, par là. Je trouvais cela formidable et passionnant, je le trouve toujours d’ailleurs (sourire).

Avez-vous rencontré des difficultés dans votre parcours ?

Les difficultés rencontrées étaient « normales », inhérentes à ces études. Je savais que première année était difficile, j’ai donc travaillé pour obtenir ce que je voulais. Ensuite pour avoir le poste de spécialisation en orthodontie je savais aussi qu’il fallait avoir un très bon grade et j’ai travaillé en conséquence. Je n’ai pas eu à surmonter des difficultés particulières mais juste fournir le travail nécessaire afin de réussir.

S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre carrière, ce serait…

La persévérance. Rien n’est impossible. Je crois que l’essentiel c’est de savoir ce que l’on veut, de mettre tout en œuvre pour y arriver et de ne jamais perdre confiance.

Il y a des moments difficiles, surtout pour une femme, quand elle souhaite mêler travail, études et enfants. J’ai eu mes enfants pendant ma spécialisation en orthodontie avec la chance d’être soutenue par ma famille, mon mari, mes amis. On n’y arrive pas toute seule, il faut avoir un tissu solide autour de soi. Physiquement c’est difficile, on est en stage, on doit faire des mémoires, on a un bébé qui dort pas la nuit mais j’ai été énormément aidée.

Avez-vous fait des choix que vous avez regrettés ?

On m’avait proposé de rester à l’université de Bruxelles à l’époque. J’avais aussi une bourse pour partir aux Etats-Unis, mais je n’y suis jamais allée. J’estime que pour l’épanouissement il n’y a pas que le métier, il y a aussi la vie familiale. Tous les jours, lorsque je vois mes enfants, je ne regrette pas. C’est un métier passionnant, où je me suis beaucoup investie au Luxembourg, scientifiquement j’ai pu réaliser des choses et j’en réalise encore qui me satisfont intellectuellement.

Est-ce difficile d’être une femme dans ce milieu ?

Pas spécialement ! Il y a plus d’orthodontistes féminins que masculins. C’est un métier où l’on ne souffre pas de certaines inégalités, présentes dans d’autres domaines.

Vous avez été présidente du SLODF (Société Luxembourgeoise d’Orthopédie Dento-Faciale) Qu’est-ce que ce statut vous a apporté ?

Professionnellement, cela m’a permis d’élargir mon réseau ainsi qu’un épanouissement scientifique et intellectuel. J’ai pu faire venir des conférenciers internationaux de grande envergure au Luxembourg où ils ont amené leur savoir-faire.

Beaucoup de personnes ont peur d’aller chez le dentiste ou chez l’orthodontiste, avez-vous des réflexes pour les mettre à l’aise ?

Je pense qu’il faut leur parler (rires). Lorsque l’on travaille dans la bouche, ce qui peut être angoissant c’est que le patient ne voit pas ce qu’il se passe, il faut donc décrire ce que l’on fait. Le premier contact est toujours important, surtout chez les enfants, il faut savoir les mettre en confiance.

Avez-vous un rêve ?

Ce serait qu’il y ait une spécialisation en orthodontie au Luxembourg à l’université, je trouve que ce serait formidable. Nous avons toute l’infrastructure nécessaire et il y a beaucoup de professeurs internationaux qui sont venus donner des cours ici, qui seraient intéressés de venir ici. C’est un pays idéal pour créer des spécialités, ce serait un grand rêve.

Léa Di Michele