La foire internationale d’art contemporain Luxembourg Art Week revient pour une toute nouvelle édition, sur le champ du Glacis, du 11 au 13 novembre. Leslie de Canchy, la directrice de ce grand rendez-vous, attirant toujours plus de visiteurs et de galeries internationales, nous en dit plus sur son parcours et sur les nouveautés à venir pour cette édition 2022.

Crédit photo © Luxembourg Art Week

Vous êtes la directrice de la Luxembourg Art Week depuis 2020, quel est votre parcours ?

J’ai fait des études d’arts plastiques, à Strasbourg. Par la suite, j’ai ouvert ma galerie au Bridel, en 2005 que j’ai gardé pendant sept ans. Je mettais en avant des artistes émergents, inconnus au Luxembourg. Après une pause pour m’occuper de mes trois enfants, j’ai ensuite rejoint Luxembourg Art Week, en 2016, pour le début du Take Off. Cette prise de poste correspondait parfaitement à ce que je souhaitais faire. Je pouvais continuer à soutenir des galeries émergentes et des jeunes collectifs d’artistes. Au début, je m’occupais essentiellement de la logistique. Mes missions au sein de la Luxembourg Art Week ont ensuite évolué.  

Depuis 2020, avec ma nomination en tant que directrice, mes missions sont principalement la planification et la mise en place de la foire. Je travaille avec une équipe formidable composée de trois personnes. Dans les faits, je surveille surtout le retro planning de l’événement. Nous avons moins d’une année pour préparer toute une édition, le facteur temps est donc essentiel.

À quoi ressemble concrètement votre quotidien ?

La Luxembourg Art Week comprend en réalité deux grandes phases. Premièrement, la phase de planification, elle se termine courant juillet. Deuxièmement, la phase évènementiel, elle débute en septembre. Nous mettons en place ce que nous avons planifié au préalable. Si nous avons bien travaillé en amont, la mise en place se fait très facilement.

Directrice depuis 2020, vous avez connu des éditions perturbées par la pandémie de Covid-19. Quelles nouveautés avez-vous prévu pour cette année ?

Comme l’année dernière, la foire Luxembourg Art Week se tiendra dans une construction éphémère sur le champ du Glacis. En 2021, le succès avait été total. Nous avons donc décidé de réitérer l’expérience. Pour cette édition 2022, nous avons travaillé sur la scénographie de l’évènement : Adrien Vescovi proposera ainsi une installation inédite dans notre espace restauration. Une fleuriste, Kathlyn Wohl (Infiiorata), a également imaginé pour nous des compositions sculpturales fleuries et suspendues. Et sont organisées du jeudi au dimanche de nombreuses conférences permettant à nos collectionneurs et visiteurs du Luxembourg et venus de l’étranger de se divertir et de s’instruire tout au long de ces quatre jours.

Quelles sont vos ambitions pour cette année 2022 ?

Nous aimerions attirer davantage de visiteurs venant des pays limitrophes. Le programme culturel de la Luxembourg Art Week promet une véritable immersion autour de l’art contemporain. Nous souhaiterions que la Luxembourg Art Week occupe culturellement toute la ville de Luxembourg, dans un seul but : donner envie au public, qui a l’habitude de se rendre dans les grandes foires internationales d’art, et être à la hauteur de ses exigences.

Comment réussissez-vous à réunir toutes ses œuvres ? Quel travail effectuez-vous en amont ?

Nous ouvrons nos candidatures au mois de mars. Ensuite, les galeries s’inscrivent et candidatent à la section de leur choix. Nous avons trois sections : Take off pour les galeries émergentes et les collectifs d’artistes, Main section pour les galeries confirmées et enfin Solo (une toute nouvelle section) pour les galeries souhaitant mettre en évidence un seul artiste. Nous clôturons les candidatures au mois de juin. Un comité de sélection, nommé par la Luxembourg Art Week et composé de Nathalie Berghege-Compoint (Galerie Lelong & Co.), Philippe Dupont (Co-Président Arendt & Medernach, Arendt Art Collection) Marie-Noëlle Farcy (responsable de la collection au Mudam), Frédéric de Goldschmidt (collectionneur), Marc Gubbini (collectionneur) et Alex Reding (CEO de la Luxembourg Art Week) débat sur les 80 places d’exposants à attribuer. Les exposants choisis se chargeront eux-mêmes d’exposer leurs œuvres selon leur programmation retenue par le jury de sélection. Nous ne nous occupons pas de l’accrochage des œuvres en tant que tel.

Il y a eu la pandémie de Covid-19 puis plus récemment la guerre en Ukraine, quel impact ces deux évènements majeurs ont-ils eu sur le marché de l’art ?

Chaque crise crée des périodes d’incertitude pendant lesquelles les gens sont inhibés. Mais cela est loin d’être une fatalité. Le marché prend à contre-pied les prévisions. Avec la flambée des prix de l’énergie, les investisseurs ont tendance à se tourner vers des valeurs dites refuges. L’art en fait partie. Pour cette édition 2022, nous avons vraiment mis les bouchés doubles pour solliciter les collectionneurs et amateurs d’art. Nous avons hâte de découvrir l’ambiance de cette foire.

La Luxembourg Art Week est devenue un rendez-vous incontournable en seulement sept ans, quel regard portez-vous sur cette rapide montée une puissance ?

Ce succès est le fruit d’un travail rigoureux durant les sept années précédentes. La pandémie de Covid-19 nous a forcés à nous réinventer et l’installation de ce nouveau chapiteau éphémère nous a poussés à repenser la mise en place de notre foire. Cela a été très bénéfique. Nous avons été surpris par le nombre de candidatures, qui surpassait largement le nombre de places disponibles. Notre programmation on site et off site proposée monte elles aussi en puissance. Les collectionneurs internationaux sont de plus en plus nombreux à visiter la foire, c’est une belle récompense !