Oublier son job et devenir touriste, quelle merveilleuse chose. S’évader vers un refuge secret ou un lieu de liberté quel merveilleux destin. Et pourtant des menaces pèsent sur ces moments sacrés. 

Par Cadfael

La voiture, une déesse déchue ?

De plus en plus de voyageurs cherchent à éviter les voyages en avion, jugés trop coûteux, stressants et incertains. En mars, le New York Times et le magazine The Cut, un concurrent de Vogue, ont rapporté que de nombreux Américains renoncent à voler sur des appareils Boeing. Des sites comme AlternativeAirlines.com et Kayak offrent désormais des options spécifiques pour réserver des vols hors Boeing. Cette tendance est le résultat de plusieurs années de négligence de la qualité par le constructeur aéronautique.

En revanche, traverser l’Europe en voiture ou en calèche permet de mieux apprécier la diversité de ses paysages. Les voyages en automobile ou en hippomobile s’inscrivent dans une longue tradition, à l’instar de la vie du compositeur Mozart. Comme le souligne le site du Conseil de l’Europe dédié aux voyages culturels* : « Bien qu’il soit mort à l’âge précoce de 35 ans, Mozart a voyagé pendant environ 10 ans. Il aura finalement passé près d’un tiers de sa vie en voyage et peut ainsi être considéré comme la première personnalité européenne (nomade), dans le domaine de la musique et au-delà. »

Vive le tout électrique

L’homo sapiens moderne, désormais connecté et électrifié, rejette tout ce qui explose et fume dans une mouvance écologique. Toutefois, cette passion pour l’électromobile a un coût. Bien que le nombre de bornes de recharge ait augmenté par rapport à l’année dernière, elles restent insuffisantes. Les conducteurs doivent ainsi s’attendre à des échanges interculturels animés, communément appelés “crêpages de chignon”, comme le rapporte la presse française. En effet, les disputes entre conducteurs aux bornes électriques deviennent fréquentes, poussant les gestionnaires de stations de recharge à embaucher des agents de sécurité pour maintenir l’ordre.

Pour certains, la quête du graal sous forme de kilowattheure peut devenir fastidieuse, avec des temps d’attente parfois longs aux bornes, ou des bornes en panne. Selon le site « Automobile Propre », une borne sur cinq serait défectueuse. Les utilisateurs cherchant des bornes à chargement rapide, offrant du kilowattheure concentré et plus coûteux, ne sont guère mieux lotis, avec un taux de disponibilité avoisinant les 77%. De plus, il faut que l’autonomie du véhicule permette d’atteindre la prochaine station, tout en utilisant la radio, la climatisation, les vidéos et la connectivité à plein régime.

L’erreur serait-elle humaine ?

Les difficultés de recharge et la faible autonomie des véhicules électriques créent un cocktail peu attrayant. Un marketing qui ne tient pas ses promesses, la fin des primes à l’achat exorbitantes et une valeur de revente en chute libre entraînent une baisse des ventes, même avec des remises de 15 à 20 % sur certains modèles, selon « Le Spiegel ». Le magazine évoque une crise existentielle dans l’industrie automobile, marquée par une direction hyper-rémunérée qui s’est fourvoyée vers le kilowattheure, mettant en jeu près de 800 000 emplois en Allemagne.

Prenons l’exemple de cet habitant du Grand-Duché qui, il y a quelques mois, a acquis un modèle hybride haut de gamme. Comme beaucoup d’autres, il a découvert une autonomie insignifiante. Ses réclamations auprès du garagiste sont restées sans réponse. Heureusement, la reprise de son ancienne berline diesel ne s’est pas concrétisée en raison d’un prix de revente ridiculement bas. Résultat : pour les voyages importants, il revient aux méthodes traditionnelles, utilisant son hybride uniquement pour les courses en ville.

Les brigands de grand chemin sont bien vivants

Les autorités suisses, françaises et allemandes alertent sur une nouvelle escroquerie, surnommée « arnaque à la péruvienne », qui sévit sur les autoroutes françaises et espagnoles. En France, on recense environ 2 000 cas par an, dont 395 victimes pour les seuls cinq premiers mois de cette année. Automobile Magazine décrit ainsi l’arnaque : « Les escrocs simulent une panne sur le bord de la route pour attirer des automobilistes. Pendant que vous les aidez, une autre personne accède à votre voiture pour la piller. Cela peut aussi arriver en roulant : une voiture vous double, vous fait des signes indiquant un problème sur votre véhicule. Vous vous arrêtez, l’autre voiture aussi, et pendant qu’un individu vous entraîne à l’arrière du véhicule pour simuler un défaut, un complice fouille votre voiture. »

Il existe également une variante appelée « arnaque irlandaise » : « Une personne vous aborde sur une aire de repos, expliquant que sa voiture est en panne. Bien habillée, parlant anglais et munie de papiers irlandais (même s’ils peuvent être d’une autre nationalité), elle vous demande de lui avancer de l’argent pour rentrer, promettant de vous rembourser plus tard en vous fournissant ses coordonnées, adresse et numéro de téléphone. »

Quoi qu’il en soit, restez vigilant et gardez le moral. Votre bonne étoile et votre confiance en vous garantiront, à vous et à vos proches, les plus belles vacances du monde.

https://www.coe.int/fr/web/cultural-routes

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