Par Cadfael
Le président russe a déclaré la guerre au peuple ukrainien en laissant derrière lui une traînée de sang. Le sort des soldats n’a jamais intéressé les responsables russes, les familles détruites non plus, qu’elles soient ukrainiennes ou russes. Mais qu’en est-il de la famille du maître de Moscou ?
Un clan plutôt qu’une famille
Les informations circulant dans les médias ne permettent que difficilement de séparer le vrai de l’intox. Poutine, qui a été éduqué dans la brutalité de la culture de l’ancien KGB, ne connaît que trop bien les règles qui régissent son monde. Il a tout fait pour protéger ceux qu’il considère comme faisant partie de son cercle privé. Le sujet semble tabou dans la société russe, même si certains faits sont des secrets ouverts. On peut déceler plusieurs strates dans le cercle familial du dictateur.
La composante légale
L’ex-première dame
En 1983, il se marie avec une hôtesse de l’air diplômée en linguistique et philologie espagnole de l’université de Leningrad. Dans la Russie soviétique de l’époque, il n’était pas rare de voir des linguistes travailler dans des secteurs au contact du public. De ce mariage sont issues deux filles : l’une est née en 1985 à Leningrad et l’autre en 1986 à Dresde à l’époque où Poutine était capitaine du KGB russe. Son job officiel était l’analyse des coupures de presse, un job de gratte-papier. Selon le livre de Catherine Belton, journaliste au New York Times et correspondante à Moscou de 2007 à 2013, cette fonction en cachait d’autres dont celle d’agent de liaison et de coordination avec les groupes d’extrême gauche dans la RFA de l’époque.
Divorcé en 2013, l’ancienne première dame n’a jamais été officiellement remplacée. Elle vit, selon la presse française, en partie à Anglet au Pays basque dans une villa estimée à 6 millions d’euros avec un homme de 21 ans plus jeune qu’elle. Le problème semble résider, comme à chaque fois que l’on tombe sur l’un des proches du dictateur, dans l’origine des fonds ayant permis l’achat et une rénovation lourde du bien, ni l’un ni l’autre des propriétaires officiels n’ayant été des foudres du business. Il semblerait que les instances françaises dans le cadre des sanctions internationales soient en train d’enquêter.
Les enfants légitimes
Des deux filles l’une est généticienne, l’autre danseuse devenue mathématicienne. Dans une mise en scène soigneusement orchestrée, elles font des interventions dans des conférences de haut niveau. Rien ne filtre sur leur compétence professionnelle si ce n’est des commentaires par des officiels russes du style « elles veulent vivre indépendamment et se présenter dans des milieux élitaires comme des personnalités indépendantes ». Salariées ou actionnaires de sociétés sous contrats juteux avec l’état, leurs revenus sont respectables selon les médias.
La généticienne est mariée à un russo-hollandais, businessman, dont les succès ont débuté de manière foudroyante dès son mariage. Le couple aurait acheté en 2019 un penthouse de luxe à Voorschoten près de La Haye. La presse hollandaise a souligné, il y a quelques jours de cela, sa demande de construction d’appartements de luxe à Ouder Amstel près d’Amsterdam.
La composante officieuse
Le cercle de la compagne officieuse non confirmée
Selon les médias russes repris par Radio Free Europe, il aurait une longue relation avec une ancienne gymnaste et députée à la Douma de laquelle il aurait trois enfants nés en 2015 et en 2019 pour les jumeaux. Jamais démenti, le média russe, qui a annoncé la nouvelle pour la première fois a toutefois, été fermé.
La très discrète de St Petersbourg
Selon le site russe « maski proekt media » en novembre 2020, l’homme du Kremlin aurait une fille née en 2003 issue d’une longue liaison avec une très discrète millionnaire de Saint-Pétersbourg. Elle est un de ces personnages fascinants auquel le monde interlope du business et de la politique russe a permis d’éclore.
Née dans un milieu modeste, elle aurait fait le ménage à une certaine époque de sa vie. Elle est diplômée d’une université où ses anciens collègues ne se souviennent pas d’elle. Sa rencontre avec un bienfaiteur non nommé du gouvernement de Saint-Pétersbourg dans les années 90 a ouvert la fontaine aux millions. À la même époque, Poutine y devenait incontournable. Le nom de la jolie dame apparaît d’ailleurs dans les Pandora Papers à l’occasion de l’achat d’un appartement à Monaco, l’année de la naissance de sa fille. Celle-ci, comme le veulent les codes du moment, est blogueuse, fashion designer et dj grande consommatrice de jets privés. Quand papa veille, tout vous réussit.
Et où sont-elles ?
Depuis l’attaque de l’Ukraine, Poutine aurait mis son clan à l’abri : entre ce qui est probable et plausible, il est difficile de faire un tri. Beaucoup d’informations sentent l’enfumage. Les filles du premier cercle seraient à l’abri dans un site de ski luxueux dans les montagnes du haut Altaï, une chaîne montagneuse au confluent de la Chine, de la Mongolie et du Kazakhstan. Cette station serait en fait une couverture pour un ensemble de bunkers de grand luxe permettant au cercle rapproché de l’homme de Moscou d’être à l’abri en cas de menace atomique.
La compagne officieuse, gymnaste ensuite députée, non dénuée de ressources, serait à l’abri en Suisse. Elle y aurait été mise en sécurité avec leurs enfants. Cette information reprise par la presse people planétaire affirme également que deux des filles du couple, des jumelles d’aujourd’hui 7 ans, sont nées en Suisse, près de Lugano, dans le Tessin.
La très discrète de Saint-Pétersbourg ne fait pas parler d’elle et semblerait être en mesure de prendre soin d’elle-même. L’illusionniste, comme dans Faust, a construit son monde et est en train de le détruire lui-même. Au tombé de rideau, lorsque les walkyries qu’il aura lui-même réveillées, seront passées, le crépuscule des dieux sera terrifiant. En attendant, selon le magazine « Fortune », un entrepreneur russe a mis une prime d’un million de dollars sur la tête du tsar.