Alors qu’il était commandité par le Premier ministre Xavier Bettel en juin dernier suite à un turn-over des employés de la Cour, le rapport Waringo est enfin paru ce 31 janvier. Un rapport tumultueux sur fond de rumeurs, très attendu.

Ancien Haut-fonctionnaire, Jeannot Waringo s’est vu confié la mission d’auditer la Cour Grand-Ducal. Un exercice périlleux qui visait à analyse la structure et l’organigramme actuel du personnel de la Cour, de la gestion financière, budgétaire et comptable des activités, en vue de proposer des améliorations et une possible refonte de certains de ces points.

Se basant d’abord sur une étude comparative avec d’autres monarchies européennes telles que la Suède, les Pays-Bas et la Belgique, l’ancien directeur de l’Inspection générale des finances et président du conseil d’administration des CFL propose d’évaluer par la suite le cas du Grand-Duché. Une façon de mettre en perspective certains disfonctionnements et de proposer des exemples de référence. Ainsi, concernant le budget, une séparation des activités claire et la création d’une nouvelle entité seraient souhaitées dans l’optique de procéder à un réexamen en « profondeur » des missions de l’ensemble du personnel de la Cour. Elle permettrait une délimitation claire entre « employés privés » et « employés officiels », à l’instar des Pays-Bas et de la Belgique.

« Il y a des signes qui ne trompent pas »

Le rapport insiste sur la notion de transparence et son importance. La création d’une nouvelle institution « Maison du Grand-duc » irait dans ce sens, notamment sur l’exercice des missions officielles de la Cour et l’utilisation des dotations budgétaires. Selon Jeannot Waringo, la transparence est « une condition essentielle qui permet aux citoyens de participer à la gestion des affaires publiques et permet également de responsabiliser davantage les gestionnaires de deniers publics », comme c’est actuellement le cas en Suède où la présentation détaillée des propositions de dotation figure aux projets des budgets à venir, de même que toutes les dépenses sont regroupées dans une seule section afin de permettre une plus grande lisibilité.

Concernant les gestions des employés, l’un des principaux points de discorde, Waringo rapporte en tout 16 démissions, 11 licenciements, et huit résiliations de contrats pendant la période d’essai, entre 2014 et 2019. Jeannot Waringo affirme : « la gestion des ressources humaines soulève de nombreuses interrogations ». Un constat qu’il explique ainsi : « J’ai senti une certaine anxiété auprès des collaborateurs, comme l’anxiété d’être réprimandé ou de perdre leur emploi. Il y a des signes qui ne trompent pas. J’ai remarqué, à tort ou à raison, que dans les échanges et discussions entre collègues, la jovialité et l’humour sont rares. Chacun est sur ces gardes et pèse ses paroles. » Lorsque l’on sait à quel point l’ambiance de l’environnement de travail est primordial, le constat dressé par l’ancien haut-fonctionnaire expliquerait certains disfonctionnements.