Deux après avoir publié J’adore la mode, c’est tout ce que je déteste, Loïc Prigent revient avec un second volet de son recueil de « pépiements », capturés sur le vif dans les backstages des défilés : Passe-moi le champagne, j’ai un chat dans la gorge, paru aux éditions Grasset.

Pour quiconque l’ignorerait encore, Loïc Prigent est l’un des journalistes mode les plus influents de la décennie. Pigiste pour les pages Mode de Libé, il s’est imposé en 2005 avec, Signé Chanel, son docu-feuilleton en cinq épisodes consacré aux coulisses de la maison de la rue Cambon. Adoubé par le Kaiser qui le surnomme « le Médiapart de la Mode », Loïc Prigent enchaîne ensuite les projets, des pages des plus grands magazines aux émissions, à l’instar de Rhabillé pour, aux côtés de Mademoiselle Agnès.

C’est ainsi qu’il a imposé le « ton Loïc Prigent », mélange d’impertinence et de bienveillance pour narrer l’envers du décor de l’impitoyable monde de la mode, d’abord sur sa chaîne YouTube (82K abonnés) et son compte Instagram (228K followers), et enfin avec ces deux recueils horriblement savoureux publiés aux éditions Grasset.

La suite logique et géniale de J’adore la mode, c’est tout ce que je déteste

Divisé en deux chapitres, « Saison 2018 » et « Saison 2019 », le journaliste livre les plus belles perles capturées sur le vif et notées sur son téléphone, dans les coulisses des défilés, en front-row ou dans un taxi entre deux shows durant la fashion week.

Pourquoi on adore ?

Parce que les propos rapportés par Loïc Prigent sont tout simplement acerbes et délicieux et attestent que, malgré ses efforts de vulgarisation, le secteur de la mode demeure en « Champagnie », cet eldorado complètement déconnecté, à mille lieues du prosaïsme de notre quotidien : « Tu dis que je suis à côté de la plaque mais ce n’est pas toi qui décides où est la plaque ! ». La messe est dite !

Tout aussi drôle que le premier volume, ce second volet donne également à lire quelques scandales et hauts faits qui n’ont pas épargné le monde impitoyable de la mode, à l’instar du mouvement #MeToo, de l’extrême maigreur des mannequins ou du décès de Karl Lagerfeld.

Les plus belles perles

Triées sur le volet, les sentences qui nous ont fait mourir rire à la rédac :

« J’ai adoré vivre à la campagne mais je n’ai pas assez de vie intérieure. »

« Qu’est-ce que tu as fait ce week-end ?

– Je ne sais plus. »

« C’est un parfum au bois de sandale. »

« Mais tu as fait quoi ce week-end à part rouler des pelles ? »

« C’est quoi sa formation ? Piston +4 ? »

« Elle est de quelle origine ?

– Conne. »

« Elle a un Instagram à la place du cœur. »

« Ma boss m’a appelée hier pour me faire pleurer. Ça la détend. »

« Le champagne ça tâche ?

– Mais non ça nettoie »

« Tu ne dis pas mauve, jamais ! Tu dis : un lilas ciré très précis. »

« Il s’habille comme un spadassin de François Premier mais en jeans à trous. »

« ARRÊTEZ TOUT !!! CATHERINE DENEUVE EST COINCÉE DANS L’ASCENCEUR !!!!! »

Texte : Sarah Braun

Crédit photo : ©Instagram / Loïc Prigent