©Miista
Entre tradition et innovation, l’ancien et le moderne se rencontrent au détour d’une chaussure. Laura Villanesin dessine avec sa marque Miista, les contours d’une mode nouvelle, infiniment contemporaine. Des accents pourtant Vintage de ses souliers tressés que l’on a pu apercevoir un peu partout sur Instagram aux bouts carrés des bottes qu’elle a créés pour l’hiver, impossible de situer ses créations tant elles ne ressemblent à aucunes autres. Un bel hommage au savoir-faire espagnol que la créatrice continue de chérir et de développer dans une version 3.0. La recette du succès ?
Pourquoi avoir choisi ce nom ?
Miista parle d’une juxtaposition délibérée des opposés, des contraires. La marque incarne une sorte d’équilibre entre l’élégance et l’inhabituel grâce à un mariage éclairé entre le design, la matière et l’artisanat.
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Comment l’aventure Miista a-t-elle commencé ?
J’ai fondé Miista en 2010, dans l’East End de Londres. Avec cette marque, j’avais l’intention de jouer avec les formes et les matériaux, sans pour autant, sacrifier la qualité, le confort ou le prix. Depuis nous concevons toutes nos chaussures dans notre studio londonien.
Pourquoi avoir choisi de concevoir à Londres et de produire à Alicante ?
Le cœur de notre vision et de notre succès est justement cette part d’artisanat espagnol. La communauté de cordonniers hautement qualifiés que l’on trouve à Alicante, est garante de cette tradition depuis le XIXIème siècle.
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Quelle place occupe justement la tradition dans vos collections ?
Miista allie la nostalgie d’un héritage rural espagnol à un sentiment féminin, très moderne. Nous traduisons nos inspirations cinématographiques, surréalistes et rétrospectives en créations intemporelles, grâce à des cuirs italiens et des matériaux inattendus. C’est un pastiche de tous ces souvenirs d’enfance : une belle ferme, sur la Côte Atlantique de Galice, mêlée au décor contemporain de l’Est de Londres. Miista est une ode à la tradition et aux artisans d’Alicante.
Pourtant, vos créations s’inscrivent dans l’air du temps. Comment parvenez-vous à concilier modernité et tradition ?
La femme Miista est une femme entière, complète. De la tête aux pieds. Nos chaussures sont à la fois faciles à porter et élégantes, uniques et complexes. Nous aimons les intégrer à de belles silhouettes, un pantalon, un manteau, un beau tricot, le tout agrémenté d’accessoires faits main. Nous travaillons en ce moment sur une ligne de vêtements pour femmes, qui partagerait le même ADN que nos accessoires de maroquinerie : conçus à Londres et fabriqués en Espagne, toujours élégant mais repoussant les limites du design.
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Vous avez créé Miista en 2010. Quel regard posez-vous sur ces dix dernières années ?
J’ai grandi en Galice, une région située dans le nord de l’Espagne. Mes yeux sont vite devenus grands (sourire). J’ai fait mes valises et j’ai déménagé à Londres, à Hackney plus précisément, pour me former et perfectionner mon art. En 2010, je me sentais prête à me lancer et à créer mon propre label. Même si nous nous sommes beaucoup développés depuis 2010, cette croissance a été organique. Nous sommes toujours une petite équipe passionnée qui, grâce à la collaboration et à la créativité, continue d’atteindre ses objectifs sociaux et entrepreneurials.
Cela n’est-il pas compliqué de conserver cette indépendance ?
Miista est une sorte d’écosystème, qui pousse à la créativité et au partage avant tout. Nous prenons toujours nos décisions en équipe, du design au marketing.
Pourquoi vous être tournée vers la chaussure en particulier ?
La création de soulier est une science, réalisable seulement à condition de collaborer avec des artisans. La raison pour laquelle je me suis tournée vers les chaussures est justement cette communauté de cordonniers hautement qualifiés qui existe en Espagne, mon pays natal. J’ai pour objectif de maintenir cette tradition et de l’importer ailleurs en Europe. Je crois à la durabilité et au confort des pièces que l’on porte. Cela ne peut être obtenu seulement par la qualité du processus de conception et de fabrication, associé à l’expertise des artisans.
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Vous avez justement réussi à créer un vrai univers visuel sur Instagram. Quels rapports entretenez-vous avec les réseaux sociaux ? Est-il important d’y développer votre présence ?
Nos clientes aiment partager leur expérience dans nos magasins, par mail ou sur Instagram. Nous en sommes très conscients et nous aimons entendre leur ressenti lorsqu’elles portent nos chaussures. Les réseaux sociaux offrent précisément ce canal de communication direct. Notre univers sur Instagram est le reflet de cette femme forte et autonome que nous souhaitions créer avec la marque. Notre compte Instagram fonctionne parce qu’il répond à l’époque actuelle et encourage notre public à s’engager à nos côtés. Le contenu, la force d’attraction et la visibilité qu’il nous offre donne envie à nos clientes de s’investir, de renforcer cette collaboration. C’est presque comme si nous étions avec une copine : on se sent plus fortes. Comme une présence qui nous accompagne au quotidien.
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Retrouvez l’intégralité de l’interview dans le numéro 218 de Femmes magazine.
