Face au risque élevé de précarité menstruelle chez les étudiantes, nos voisins français annoncent la mise en place de distributeurs de protections hygiéniques gratuites dans les campus. 

Frédérique Vidal, la ministre française de l’Enseignement supérieur, a fait l’annonce ce mardi 23 février. Les protections périodiques seront gratuites à la rentrée prochaine en France pour toutes les étudiantes. Une mesure qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la précarité des jeunes. Elle s’avère encore plus nécessaire depuis la crise sanitaire qui entraine beaucoup de problèmes financiers chez les étudiants. 

1500 distributeurs bientôt installés 

Dans les prochaines semaines, les résidences universitaires publiques et les services de santé universitaires vont installer 1500 distributeurs de protections hygiéniques. Celles-ci seront totalement gratuites. Elles seront également respectueuses de l’environnement, précise le ministère.

La gratuité des protections périodiques dans l’enseignement supérieur a été décidée après un travail de concertation entre la ministre et différents acteurs (parlementaires, organisations étudiantes représentatives, ou encore l’association Règles Élémentaires), a précisé Mme Vidal.

Jusqu’à présent en France, des initiatives existaient mais restaient souvent locales. Début février, la région Ile-de-France avait, par exemple, annoncé que les facultés et les résidences étudiantes de la région seraient bientôt équipées en distributeurs gratuits de protections périodiques bio.

33% des étudiantes ont besoin d’une aide financière

La FAGE , l’ANESF et l’AFEP ont réalisé une étude sur la précarité menstruelle en France en février sur 6518 étudiant·e·s. Étudiant·e·s, car l’étude précise que 3,24% des sondés sont issus de minorités de genre (non-binaire, hommes transgenres ou personnes qui ne se prononcent pas sur leur genre). Il en ressort qu’un tiers des étudiant·e·s estiment avoir besoin d’une aide pour se procurer des protections. Pire encore, 7% des répondant·e·s se disent en situation de précarité menstruelle. Et 13% déclarent avoir déjà dû choisir entre des protections et un autre objet de première nécessité. 

Toujours selon l’étude, 1 étudiant·e· menstrué·e· sur 10 fabrique ses protections pour des raisons financières. Et 1 sur 20 utilise du papier toilette.

Les protections hygiéniques ont un coût non négligeable, surtout dans le budget des jeunes qui doivent elles-mêmes payer leurs protections dans 55% des cas. La dépense moyenne pour les protections uniquement est entre 5 et 10€ par mois. Mais, pour la moitié des étudiant·e·s viennent s’ajouter d’autres dépenses (médicaments anti-douleurs, achat de vêtements, sous-vêtements, literies) allant jusqu’à plus de 20€ par mois.

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