Depuis hier à New-York, la semaine de la mode a démarrée, mettant comme de coutume à l’honneur les collections automne-hiver 2016/2017.

Au total, 147 créateurs sont au programme de l’événement, pour pas moins de 97 défilés et 50 présentations.

S’il n’y a quelques saisons encore, seuls une poignée d’acheteurs, journalistes, blogueuses et célébrités influents, triés sur le volet, avaient le privilège d’admirer les nouvelles créations des grandes maisons, les choses sont aujourd’hui en train de changer. Il y a eu l’avènement des blogueuses. Désormais, l’ère de l’internet s’apprête à rendre encore plus accessible les catwalks.

Nouveaux rythmes

A l’heure des réseaux sociaux et surtout d’Instagram et SnapChat, plusieurs marques souhaitant surfer sur les atouts des nouvelles technologies et toucher un public impatient et plus large, vont désormais présenter des collections de saison, immédiatement disponibles à l’achat. A Londres, le groupe Burberry a annoncé qu’il mettrait ses nouvelles collections directement en vente à compter de septembre 2016. D’autres si prennent encore plus tôt, comme la créatrice Rebecca Minkoff, qui présentera ce dimanche, la collection printemps-été 2016 de sa marque. Tommy Hilfiger a quant à lui choisi de diffuser en direct son show (photo), d’inspiration marine, hier soir en direct de New York.

Refonte du système

Le Conseil des créateurs de mode américains (CFDA) estime que le modèle actuel est devenu obsolète et souhaite repenser l’organisation du monde de la mode. Il a demandé en décembre une étude sur le sujet à un cabinet de consultants. Il en résulte que les créateurs et les distributeurs s’interrogent sur la pertinence de l’actuel système, au regard de toutes nos pratiques en lien avec les évolutions technologiques. La semaine de la mode dans sa forme actuel est en passe de disparaître. L’organisation de toutes les fashion week risque d’être modifier dans les prochaines années.

Leurs propres règles

On remarque aussi que certains artistes brisent volontairement les codes l’évènement. Le rappeur et producteur Kanye West, qui doit présenter sa troisième collection Yeezy au Madison Square Garden, en même temps que la sortie mondiale de son nouvel album. Les 18 000 places sont payantes, allant de 50 à 135 dollars, et le public, qui n’a habituellement pas accès aux défilés de mode, est ici le bienvenu. Le spectacle sera aussi retransmis dans 700 salles de cinéma, dans 23 pays. La question de l’accès du public à la Fashion Week avait déjà été posée en septembre dernier, quand Givenchy avait décidé d’accepter 800 personnes par tirage au sort. D’ici quelque temps, c’est la totalité du système qui risque d’être complètement changer, renouvelant totalement les rythmes de production et de diffusion des créations.

Etienne Poiarez