Texte : Vincent Pellegrino

La médaille de la tragédie a deux faces. L’avers est effrayant. L’envers est terrible. Si l’horizon lointain des vacances de l’été 2022 était encore Wiltz voire Clervaux. Ah non ! Ce n’est pas possible pensez-vous ?! En 2020 tout est devenu possible !

Etonnant ou pas. Un modèle de meilleure vie que l’actuelle existe, vous y pensez chaque jour. On s’étonne. C’est étonnant. Mais, se sentir mal dans un monde malade, c’est normal. On ne sait rien, ou peu et on imagine tout. Certains pensent savoir et donc parlent, d’autres savent certainement et ne le disent pas. De quoi parle-t-on ? Du virus de cet invisible et imprévisible ennemi de l’humanité. Il gâche nos vies, blesse souvent et tue hélas parfois nos proches et amis, affecte notre quotidien, pourrit notre économie, crée des déficits, purifie la planète et revigore la couche d’ozone depuis le mois de début mars. Dommage, ce Covid-19 présente également un autre aspect positif, celui de soutenir une cause délaissée par l’Homme et sa propre Femme : sauvez notre planète et préserver la nature. Certes, les problèmes de mobilité sont, à Luxembourg comme ailleurs, remis au placard pour quelques semaines, mois ou années. La solution inimaginable s’est installée, seule. Changerons-nous de paradigme pour autant ou bien attendons-nous impatients de faire tourner à nouveau nos moteurs de voiture dans d’interminables bouchons ?

Anciens métiers mais nouvel ADN

Pour de nombreuses tâches ou fonctions, le télétravail fonctionne bien. Au quotidien, la transformation forcée apporte ses résultats. L’indispensable confiance pour ce modèle s’est imposée dès la décision du gouvernement de déclarer l’état d’urgence. Certes le maquillage en version vamp et le maillot bien dégagé n’est pas encore intégré dans les performances réalisables par les superbes applications de téléconférence. Inévitablement, le télétravail va s’inscrire dans tous les futurs contrats de travail du secteur privé: CDI, CDD, Stage (avec de nécessaires accords d’imposition à signer avec nos pays limitrophes) et par la force de l’intérêt également dans le secteur public. Aujourd’hui, nous devons vraiment concevoir le renouveau pour demain et d’autres concepts pour exercer son travail.

Europe es-tu là ? Si oui, sonne 27 fois !

Effet collatéral, la crise du Covid-19 donnera un spectre plus réduit aux négociations sur le Brexit. Dommage, qui a dit « no-deal » ? C’est une chance pour l’Europe de se repenser, de se construire enfin à 27 de manière forte et de stopper les délocalisations non pas par dogme mais pas une dimension purement libérale et sociale. Les pertes financières de 2020 seront abyssales pour de longues décennies. Jamais n’ont été épargnées pareilles sommes que celles perdues et à la même échelle en cinquante d’années par le mécanisme primaire des délocalisations. Que celles et ceux qui ont prêché pour ces mécanismes se cachent et sans lever le doigt. Ceux-là ont péché !

Le poison dans la soie

Malgré l’univers malade, la Chine continue à déverser sur le monde et l’Europe sa gigantesque et inutile fabrication d’objets de piètre qualité en tous genres quand ils ne sont pas simplement dangereux. Stopperons-nous ce que Xi Jinping a nommé les nouvelles routes de la soie. Les masques, ce salutaire antipoison, nous arrivent, avec parcimonie presque comme un salvateur compte-gouttes de Chine, de la même zone d’où s’est diffusé le poison de l’humanité. Cette blessure ne nous tuera pas, elle est une chance que l’Europe doit saisir pour renforcer son économie, se doter d’une autonomie sans faille et activer de nouveaux modes de pensées. Après cette pandémie, les équilibres planétaires seront bousculés. Par le passé, inlassablement, les hommes politiques ont subi des pressions des actionnaires pour d’insatiables envies de bénéfices et de plus grands profits. Quand ces mêmes sociétés ont des difficultés économiques, elles se tournent vers les institutions et font appel à l’état, donc à nos impôts. Un peu étonnant.

Délocalisation, les décisions inavouables

En période de calme, ces mêmes sociétés s’organisent de manière obsessionnelle pour délocaliser et narguent les états membres sous le prétexte de la liberté de commercer et des fondamentaux de la démocratie. La liberté est écrite dans la déclaration des droits des hommes, nous ne sommes plus libres. Nous avons vendu notre liberté pour économiser des peccadilles, nous avons gagné la misère et aujourd’hui le déficit qui se creuse est colossal. Plusieurs générations vont en payer un lourd tribut pendant de longues années.

450 millions de vies à protéger

Le vrai courage politique passera par une démocratie forte et responsable de ses décisions de bout en bout. Commencer à chasser les lobbyistes malfaisants de Luxembourg, Bruxelles et Strasbourg qui gangrènent notre avenir par la connivence de trop nombreux eurocrates est une piste. La corruption n’existe pas dans nos institutions européennes, c’est prouvé par des études menées par des conseillers probablement issus de cercles similaires à ceux qui vantent les bienfaits du glyphosate et luttent contre la réciprocité des accords Asie/Europe. Autant de thèmes que nos Eurodéputés feraient bien de reconsidérer avant que la réalité ne les mette, et nous avec eux, face à de nouveaux drames. Mais, à quoi s’occupent-ils actuellement ? Exigeons que nos médicaments, nos masques, nos respirateurs, nos éléments de soins ne dépendent majoritairement que de l’Europe. Cette belle Europe de la santé, la nôtre, qui a été la grande absente de cette phase douloureuse.

Nous n’avons pas à être optimistes ou pessimistes, nous serons toutes et tous déterminés pour nous assurer qu’une décision politique ne peut plus risquer la vie d’un père ou épouse ou d’un seul de nos enfants. Fin 2019, nos dirigeants ne savaient pas, cela n’excuse pas tout le virus H1N1 avait envoyé un mauvais signal en 2009. Hélas, sans suite et aucune anticipation de l’EU, à se demander que font les excellents conseillers, les grands cerveaux et autres brillants architectes. Qui a dit que gouverner c’est prévoir ? Dirigeants de l’UE, d’un état membre, ministres, bourgmestres, présidents, députés, ou commissaires toutes les familles qui ont perdu un des leurs vous mesureront le taux de votre responsabilité en 2020 et vous serez entièrement et 100% coupables si vous ne nous protégez pas après ce cauchemar mondial.  Soit, hier on ne savait pas, enfin pas bien (comme disent les enfants qui sont prisonniers car les grands ont joué et nous ont un peu perdu pour de l’argent…).  Agissez, soyez forts, car ce n’est pas une fatalité. Ce n’est pas du tout étonnant. Aujourd’hui nous le savons toutes et tous : nos vies ne sont pas à vendre, elles sont impayables.

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