C’est à Kyoto, au Japon, que la maison Louis Vuitton a présenté sa collection Croisière 2018.
Opérer une « transmutation » de la Maison Louis Vuitton qui transporte à travers le monde l’art de vivre français. Le Japon, territoire insulaire qui repose sur les caprices telluriques, concilie la maîtrise et le profond respect de la nature.
Le Miho Museum symbolise cette intention d’harmoniser l’extrême modernité à une nature environnante et l’architecte I.M.Pei a conçu ce bâtiment comme la représentation d’un Shangri-la, ce légendaire paradis terrestre qui se situerait dans une vallée secrète de l’Himalaya. Cette idée de fusion entre l’urbain et l’organique si prégnante au Japon, est le point de départ de la collection Croisière 2018. Cette collection rend compte de ces allers-retours entre le monde d’aujourd’hui et la noblesse d’une civilisation ancestrale, entre le futurisme et la poésie, entre l’énergie des grandes villes et la délicatesse des paysages.
C’est toute la question de la transformation entre le moderne et le traditionnel, entre l’occidental et l’oriental. Les références paraissent littérales et c’est une forme de respect que de retrouver sur chaque vêtement une évocation des samouraïs, des estampes figuratives, des paysages gravés à l’encre, des costumes de cérémonies, les tenues des arts martiaux, la dramaturgie des films de Kurosawa ou l’étrange mélancolie des films de Kitano… Les tailleurs pantalons de la ville et les tuniques architecturées transportent des tableaux à la Hokusai. Les pulls en entrelacs de jerseys et de cuirs rappellent les armures des guerriers japonais. Les robes du soir emportent tout l’or du théâtre No. Le fragile ouvrage des ceintures obi devient la matière des pantalons fuselés. Les sacs et pochettes s’amusent avec les masques Kabuki. La Maison Louis Vuitton embrasse cette puissante civilisation japonaise avec le point de vue de sa culture française.
Cette collection croisière veut aussi rendre hommage au créateur Kansaï Yamamoto, qui ouvrait la voie à toute une génération de designers japonais à venir présenter en France. Il fut l’un des premiers à défiler à Paris et on le connaît aussi pour avoir crée la plupart des costumes de David Bowie. Il a spécialement dessiné icones, symboles et personnages pour la Maison Louis Vuitton que l’on retrouve sur certains modèles et accessoires. A noter que les casquettes sont réalisées par le designer Kristopher Haigh, créateur de la marque 1K.
Les actrices Rila Fukushima et Doona Bae ouvrent et ferment le défilé.
Nicolas Ghesquière : «J’avais visité le Miho Museum, il y a quelques années et j’avais été fasciné par l’intégration de ce bâtiment dans un tel paysage et la réflexion de I.M.Pei sur l’harmonisation entre l’architecture et la nature. Cela m’intéressait d’envisager un Japon traditionnel harmonisé à la parisienne. Je connais bien le Japon. Ce pays fut parmi mes tous premiers voyages d’inspiration, il y a vingt ans et j’y reviens très régulièrement. Cette collection est en quelque sorte l’aboutissement d’un Japon que j’ai mûri depuis longtemps, ancré profondément en moi.»