Julia Ducournau, c’est un nom qui a sûrement marqué les esprits cette année. Scandaleux, fou ou horrifique, son univers cinématographique étrange a de quoi choquer. Qui est cette femme de caractère lauréate de la Palme d’Or du 74e Festival de Cannes ? Voici le portrait d’une femme atypique. 

Par Fanny Muet

Influences 

Pour être née dans une famille de médecins, avec une mère gynécologue et un père dermatologue, l’univers de l’image et du son ne semblait pas être la voie la plus évidente pour la petite Julia… Pourtant, dès son plus jeune âge, elle développe un goût pour l’écriture et l’horreur. À 6 ans, pendant que d’autres enfants découvrent les princesses et les super-héros, Julia Ducournau préfère Massacre à la tronçonneuse. Une influence qui ne manquera pas de se faire remarquer à l’avenir.

Études et détermination

Après deux années en classe préparatoire dans le prestigieux lycée parisien Henri IV, elle obtient une double licence en lettres modernes-anglais à l’université de La Sorbonne. Déterminée, elle entre dans le monde professionnel avec de solides bases. L’année de l’obtention de son diplôme, elle intègre aussi le département « scénario » de la Femis (École nationale supérieure des métiers de l’image et du son). Là-bas, elle participe à de nombreuses activités dont des ateliers d’écriture de scénarii. Quatre ans plus tard, elle est également diplômée de cette prestigieuse école reconnue dans le monde du cinéma.

Bonjour Cannes

Elle commence fort : en 2011, son premier court-métrage, Junior, obtient le petit Rail d’Or au Festival De Cannes. Quatre ans plus tard, elle tourne son premier long métrage en Belgique : Grave. On vous le conseille, vous le trouverez sur la plateforme Netflix. Il est même nommé dans 6 catégories aux Césars, mais ne reçoit aucune distinction. Tout de même une réussite pour une première réalisation. En septembre 2019, avant que la pandémie nous frappe, elle réalise un second film, Titane, qu’elle présente au Festival en 2021.

Une présentation harassante, éprouvante pour un public qui ne s’y attendait pas : évanouissements, malaises ou encore vomissements… Julia Ducournau ne cache pas sa radicalité.

Titane de Julia Ducournau

Une bonne idée

Bien que son film ait retourné une salle entière, il a tout de même beaucoup plu. Preuve en est, elle remporte la fameuse récompense si convoitée : la Palme d’Or du Festival de Cannes. Présentée comme une icône du cinéma de genre, elle incarne également la seconde figure féminine à remporter ce prix. Jane Campion fut la première femme à le remporter… il y a 28 ans. De quoi redonner un élan d’espoir en faveur des femmes où leur place sous les projecteurs reste difficile d’accès. C’est un pas de géant pour l’égalité, quand on connait l’investissement de la jeune femme dans le collectif 50/50 qui a pour but de promouvoir l’égalité des femmes et des hommes, la diversité sexuelle, de genre, de classe et de race dans le cinéma et l’audiovisuel.