Ce week-end se tiendra l’édition 2017 du Food For Your Senses, le festival luxembourgeois de musique alternative, qui revient après deux ans d’absence. Parce qu’il a été pensé dans l’idée d’être un révélateur de talents, le festival s’accompagne cette année d’un Village des créateurs. Derrière ce projet, Audrey Dhyvert, la fondatrice de Passe moi l’sel Chérie, que nous avions rencontrée.

La très souriante et avenante blonde, passionnée de vintage et de brocante, a quitté l’univers du cinéma pour se consacrer à ses premières amours: la mode et la création. Ainsi est né (ou presque) Passe moi l’sel chérie.

Audrey, pouvez-vous nous présenter Passe-moi l’sel chérie?

Il s’agit d’une vitrine ouverte à la création, un moyen de promouvoir les jeunes designers pour les aider à vendre. Souvent, quand ils se lancent dans l’aventure, entre la création, la fabrication, la communication, ils n’arrivent pas tout gérer seuls. C’est là que j’interviens et me positionne comme un soutien, un relais pour eux.

Quel a été votre parcours?

J’ai fait les Beaux-arts, avant d’intégrer la Cambre, à Bruxelles, en stylisme. Puis, j’ai bifurqué vers une compagnie équestre: je m’occupais des costumes et de la mise en scène. Ensuite, j’ai travaillé dans le cinéma, à la décoration.

Vous êtes seule aux commandes?

Christophe, mon compagnon, m’aide pour le graphisme. C’est lui d’ailleurs qui a trouvé le nom, qui était au tout début notre nom de DJs. Mais on a vite arrêté, on se chamaillait tout le temps (rires). Le nom, lui, est resté!

Quel a été le déclic qui vous a poussée à créer Passe-moi l’sel chérie?

Le cinéma est un milieu assez dur, presque désincarné. Complètement à l’encontre de mes convictions. La création, en revanche, j’adore, depuis toujours, même si ça fait cliché de dire ça. J’avais envie de lier cette passion à une sorte de mission humaine, de faire des choses concrètes pour aider des jeunes stylistes qui ont du fond, une vraie vision. On vit dans un monde marqué par la consommation de masse, par les blockbusters de la mode. J’aime les designers qui n’ont pas peur de se mettre en danger, de tenter d’imposer leur style, qui ont des idées. Ceux aussi, qui font le choix de fabriquer en Europe, de rester dans un savoir-faire artisanal, plutôt que de succomber aux sirènes et à la facilité de fabriquer en Chine. J’ai vraiment envie de penser qu’il existe une philosophie altruiste derrière Passe-moi l’sel chérie.

Pourquoi avoir choisi de vous cibler surtout sur les accessoires?

Parce que ce sont eux qui font tout. L’accessoire, c’est le petit truc facile, qui apporte un plus et peut même carrément changer une tenue. Et puis, ils ont un petit côté ludique que j’affectionne tout particulièrement. Les accessoires, les bijoux ont vraiment une aura plus créative que les vêtements.

Comment sélectionnez-vous vos créateurs?

Je reconnais que c’est personnel et subjectif. Je choisis toujours des pièces qui me ressemblent. Je ne pourrais pas vendre des vêtements ou des accessoires que je n’aime pas. Même si ça reste toujours dans l’avant-garde, j’essaye tout de même de voir large, d’aller du «classique» – même s’ils sont jamais vraiment classiques – au plus excentrique.

Y a-t-il un créateur qui vous a le plus touché?

Oh non, je les aime tous! Je ne pourrais pas en choisir un seul. Tous ont ce petit truc qui fait que la rencontre est particulière.

En plus du e-commerce, vous organisez des ventes privées, comme ce Village des Créateurs ou les Lady panoplie qui ont connu un vif succès. C’est important, pour vous, d’aller à la rencontre de vos clientes?

Oui, j’ai besoin du contact humain, c’est plus facile pour moi d’expliquer le concept. Et voir les clientes essayer mes bijoux, connaître leur ressenti. L’un des plus beaux souvenirs est celui d’une femme de 65 ans qui avait essayé un choker disco, un ras-du-cou impression hologramme absolument fabuleux. Il était incroyable sur elle, elle le portait à merveille. C’est pour ces petits moments, aussi.

 

www.passemoilselcherie.com

Food For Your Senses 2017, Kirchberg, du 4 au 6 août 2017.

Crédit photo: Xenia Katina