Des loyers en hausses, une stagnation des salaires, des contrats à durée indéterminée difficiles d’accès et un constat douloureux pour la jeunesse fraîchement diplômée qui se voit rattrapée par la dure réalité de l’immobilier. Etat des lieux de l’accès au logement au Luxembourg.
C’est sous le regard affûté du ministère du Logement que s’est déroulée, ce mardi 9 mai, une table-ronde « Wunnengsgespéicher » en collaboration avec la conférence générale de la Jeunesse au Luxembourg. L’occasion pour les jeunes de s’armer d’une panoplie d’interrogations face à une salle bondée de représentants politiques et communaux.
Le constat est sans appel, si les jeunes prêts à se lancer dans la vie active se doivent de redoubler d’efforts afin de décrocher un CDI, il leur faut les décupler encore davantage quand il s’agit d’obtenir un logement abordable. En effet, les étudiants bénéficient d’aides et de logements à bas prix. Il est question de 1300 logements universitaires qui ne sont pas tous occupés selon Laurent Heyder, vice-président de l’Association des Cercles d’Etudiants Luxembourgeois (ACEL). C’est à la sortie de ce cursus que tout se complique. Certaines aides financières existent, mais demeurent inconnues ddes jeunes, l’heure se doit d’être à la promotion par le biais d’associations étudiantes, continue-il.
De vagues solutions
A chaque problème sa solution veut le dicton, mais lorsqu’il s’agit du vivre ensemble, elle n’est pas si évidente. En effet, la pratique de la colocation, bien que nécessaire, demeure ambiguë. Car si Laurent Heyder nous rappelle que la division du loyer facilite le paiement, il ne manque pas de mettre l’accent sur un problème majeur : la colocation est considérée comme un ménage. Or, en cas de perte d’emploi de la part de l’un des colocataires, tout se complique.
Dans le bain de foule, un spectateur s’insurge : « les prix sont moins chers dans le nord, c’est un problème de mentalité », avant d’ajouter que « tout le monde veut habiter dans la capitale ». Un bilan auquel s’associe Christine Schweich, bourgmestre de Mondercange qui souligne l’attractivité des loyers pour les jeunes et conseille à tous d’en faire autant. Néanmoins, à la question « faut-il emménager à la campagne », Laurent Heyder reste méfiant rappelant que c’est à Luxembourg-ville que le travail se trouve et que les transports publics entre la campagne et la ville sont maigres.
Un avenir incertain pour la jeunesse
Aucun engagement, aucune promesse si ce n’est la certitude que ce problème ne se résoudra pas dans « deux ou quatre ans », le temps pour le gouvernement de tenir compte des réflexions des uns et des autres. Enfin, c’est par une note positive de la part du ministre du logement que s’est clôt cette table-ronde. D’un ton pragmatique, il a remémoré à chacun l’évolution notoire du budget du logement qui s’élève à 250 millions contre 150 millions au début de son mandat. Affaire à suivre.
Sabrina Pontes