Faire connaissance autour d’une partie de laser game, pendant une randonnée ou en visitant une exposition. C’est le principe du “hobby dating”, soit le fait de pimenter ses rendez-vous amoureux en réalisant une activité qui sort des sentiers battus. Identifié comme l’une des grandes tendances du dating par l’application de rencontres américaine Bumble, le hobby dating a pris de l’ampleur depuis la pandémie.
Sabrina Marzaro est une habituée des applications de rencontre. Sa première expérience du dating remonte à déjà plus de six ans. Mais les “simples” rendez-vous dans un bar ou un restaurant, très peu pour elle. Cette jeune trentenaire préfère d’emblée proposer à des futurs dates de chausser une paire de baskets pour une séance de footing ou d’assister à un spectacle de stand-up.
“J’ai la chance de rencontrer des personnes qui ont le même esprit d’aventure que moi. Lors de l’un de mes premiers rendez-vous, j’ai proposé de faire de l’accrobranche. Mon date m’a répondu oui, mais à la seule condition que je tente le camping pour la première fois de ma vie !”, nous raconte-t-elle.
Et Sabrina n’est pas la seule à pratiquer le hobbydating. Ce mode de drague ne date certes pas d’hier, mais a pris de l’ampleur avec la pandémie. L’application de rencontres Bumble l’identifie même comme l’une des “grandes tendances dating” pour l’année 2022.
“Avant la pandémie, la norme était de se rencontrer dans un bar ou un café. Mais la situation sanitaire, en constante évolution ces deux dernières années, a obligé les célibataires à faire preuve d’adaptation et donc d’un peu plus de créativité. Il semblerait désormais que la norme soit de vouloir partager ses centres d’intérêt et passions dès le premier rendez-vous”, explique Naomi Walkland, vice-présidente de Bumble Europe.
Draguer en randonnée ou dans les musées
Une tendance qui s’observe d’un pays à l’autre, mais avec des centres d’intérêts qui peuvent varier selon les pays. Selon plusieurs enquêtes réalisées par Bumble, les célibataires français seraient particulièrement friands des activités en plein air, comme la randonnée ou la course à pied.
“Cela peut s’expliquer par le fait que nous nous tournons davantage vers la nature après les périodes d’enfermement que nous avons vécus. C’est une tendance que nous avons observée dans toute l’Europe, mais les activités varient en fonction des pays, par exemple, le ski, la natation ou encore le vélo sont plus populaires dans d’autres pays”, commente Naomi Walkland.
D’après l’expérience de Sabrina Marzaro- qui a grandi aux États-Unis et a vécu à New York quelques années avant d’emménager à Paris- les Français seraient plus enclins que les Américains à se rencontrer autour d’activités culturelles telles que les visites de musées.
“En France, les centres d’intérêt sont majoritairement d’ordre culturel : la cuisine, l’art, la photographie, et les musées sont parmi les plus plébiscités, alors que la musique et les festivals sont plus populaires dans d’autres pays”, confirme Naomi Walkland.
“Ice breaker”
Si les “hobby dates” consistent à vivre des expériences centrées sur les loisirs et l’envie de s’amuser, cela n’empêche pas pour autant de s’ouvrir à des discussions plus profondes. Pour Sabrina Manzaro, c’est même un excellent moyen de briser la glace : “On se sent plus à l’aise pour s’ouvrir à l’autre sur des sujets plus sérieux. Je pense aussi que ces expériences contribuent à dévoiler différentes facettes de nos personnalités. Le choix de l’activité en dit déjà long sur la personne : si elle a l’esprit d’aventure ou conservé son âme d’enfant par exemple””.
Certaines et certains verront peut-être aussi dans le hobby dating un moyen d’insuffler un peu de spontanéité à leur rendez-vous, pour contrecarrer l’aspect “convenu” des applis de rencontres. “Un jour, j’ai demandé à mon date de m’organiser une activité surprise, je n’avais donc aucune idée de l’endroit où il allait m’emmener. Dans le doute, j’ai enfilé une robe de cocktail et des chaussures à talons en partant du principe qu’on irait probablement dans un restaurant ou dans un bar. Mauvaise pioche, puisqu’il m’a emmenée à Disneyland !”, se remémore Sabrina dans un éclat de rire.
Mais c’est précisément cet aspect imprévu qui plaît à la jeune trentenaire. “Un des grands plaisirs du hobby dating est de pouvoir apprendre et découvrir de nouvelles choses, grâce aux centres d’intérêt de l’autre. Je me suis essayée à l’astronomie, j’ai essayé de nouveaux sports. Cela demande plus d’efforts et d’initiatives, mais cela en vaut le coup car on crée des expériences ensemble. On se forge de beaux souvenirs”.
L’expérience du hobby dating lui a même inspiré un livre illustré. Intitulé “Swiping for Prince Charming”, l’ouvrage raconte l’histoire d’une fille qui cherche l’amour à Paris, dont les récits sont tirés des propres aventures de l’Italo-américaine. “Il s’agit d’un ouvrage qui aborde la quête de l’amour, mais aussi de l’amour de soi et du plaisir que l’on prend à traverser ce parcours”, résume Sabrina Marzaro.