Raphaële Four a 30 ans. Elle est Parisienne et vit à Montmartre, dans une petite cité de peintres. Rien de bien original à cela, me direz-vous. Et pourtant, ce sont ces deux détails qui sont la clé de voûte de Girls in Paris, sa marque de lingerie, créée courant de l’hiver 2014. Une véritable petite bombe qui n’a pas tardé à exploser. Son credo? Le sexy effortless. Éminemment parisien.
Quand on lui demande comment la marque est née, Raphaële nous explique qu’elle a avant tout voulu «faire un chouette produit, des images canons, mais à un ‘fair price’, juste et accessible». Et surtout, créer une ligne plus en accord avec les aspirations des filles de sa génération. «Désormais, les filles aiment porter des choses légères. Et culturellement, les Françaises ne sont pas si portées que ça sur les push-up», confesse-t-elle, avant de renchérir en riant: «je ne me reconnais pas dans les publicités dans lesquelles les filles sont en string et talons aiguilles, sur un lit à baldaquin avec des pétales de roses partout, en train d’attendre leur prince charmant. Je ne sais pas quelle fille fait ça dans la vraie vie!» Preuve que l’ont peut être sexy et féministe, et, surtout, sans tomber dans les clichés. D’ailleurs, Raphaële reconnaît que ses créations séduisent davantage les femmes que les hommes.
Girls in Paris, c’est ça. Du sexy l’air de rien. «On aime que notre lingerie soit portée sous un gros sweat de mec ou sous un jeans tout usé», explique-t-elle –, des filles naturelles et un franc-parler. Très franc, très vrai, véhiculé à grand renfort d’Instagram. Car autour de la marque, Raphaële a su fédérer toute une communauté – à l’image de Nasty Gal, l’une des principales sources d’inspiration de la jeune créatrice – et les aficionados de la marque n’hésitent pas à poster des photos d’elles sur les réseaux sociaux. Tout cela donne un joyeux melting pot, hétéroclite, frais et carrément dans l’air du temps. Mais alors, qui est donc la Girl in Paris? Une fille normale, «elles peuvent être minces ou rondes, cheveux bouclés ou raides, typées européennes, asiatiques ou orientales…. Peu importe, une seule chose nous intéresse: leur sourire», explique-t-elle encore. Et véhiculent ainsi l’image d’une fille belle au naturel, bien dans ses baskets – plus que ses stilettos, mi-femme, mi-enfant. Des «vraies girls», précise-t-elle, tout en reconnaissant que ses deux égéries – Louise Follain et Dolorès Doll – possèdent ce charme magnétique qui vient sublimer la marque. «On voulait aussi absolument montrer nos modèles sur des filles qui nous font rêver. Et qui font aussi rêver nos clientes. Mais Girls in Paris, ce n’est pas que ça. On joue sur les deux tableaux.
Estampillée «baskets, t-shirt et porte-jarretelle», la collection se compose d’une multitude de pièces évanescentes et vaporeuses, hautement fraîches et désirables. Tout ce qu’on aime. Jeux de transparences, dentelle sage ou coton sexy. Les créations sont aussi libres que légères et jouent la carte du sexy soft, à l’image du soutien-gorge Charlie, pièce iconique de la marque. Et favorites de la jeune créatrice. «Un modèle hyper simple. Tout en dentelle. Sans aucune armature. Il incarne à merveille le effortless sexy emblématique de Girls in Paris. Et il a cartonné. On va d’ailleurs le décliner jusqu’à la fin de l’année dans de nouveaux coloris et matières et même sortir une édition limitée pour Noël. Bref, on a plein de projets pour Charlie!», s’enthousiasme-t-elle.
Et nous, on est conquises.
Moodboard
Votre créateur préféré? And Other Stories, fini l’ère des créateurs star ! Sinon, j’aime beaucoup ce que font Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant pour Courrèges (photo) depuis qu’ils sont à la tête de la maison.
Votre parfum? Baudelaire de Byredo
Votre livre de chevet? En ce moment, La Veuve Basquiat
Votre endroit préféré? Montmartre, home sweet home!