Alors que les Françaises et les Français découvraient la semaine dernière le nouveau gouvernement Castex, composé notamment de Gérald Darmanin, accusé de viol et d’Eric Dupont-Moretti, qui s’est prononcé à de nombreuses reprises contre le mouvement #MeToo, les manifestations n’ont pas tardé à s’organiser pour protester contre un gouvernement jugé “honteux” et dénoncer la culture du viol.
“La culture du viol est en marche”
Elles étaient ainsi un millier à se rassembler sur la place de l’Hôtel de Ville à Paris pour “crier leur colère”. A l’initiative du collectif féministe, #NousToutes, les femmes se sont organisées un peu partout en France où des manifestations et des rassemblent étaient prévus pour vendredi. A Lyon, Nantes, Marseille, mais aussi Nancy et Metz, elles étaient entre 50 et 700 à manifester leur révolte et leur colère et à brandir leur pancarte, taguée de slogans. “La culture du viol est en marche”, “vous n’aurez pas notre silence”, “recyclez vos déchets, n’en faîtes pas des ministres”, “on se lève, ils se cassent'” ou encore “et pourquoi pas Polanski à la culture ?”, pouvait-on lire sur les panneaux brandis en l’air. Elles ont également interprété les chorégraphies ainsi que les paroles de l’hymne chilien “El violador en tu camino”, pour dénoncer la culture du viol.
L’élan de colère a dépassé les frontières de l’Hexagone puisque des rassemblements ont été organisés à Bruxelles, devant l’ambassade de France, située dans la commune d’Ixelles. Grâce aux collectifs La Cinquième Vague, La Fronde ainsi qu’à Anna Toumazoff, du compte Instagram @memespourcoolkidsfeministes, elles ont ainsi pu témoigner de leur indignation.
D’autres manifestations étaient également organisées à Viennes, Londres, Berlin, Tel Aviv, Montréal, Sidney, Barcelone, Lausanne.
99 250 signatures pour la démission de Darmanin et Dupont-Moretti
Par ailleurs, la mobilisation se prolonge sur les réseaux sociaux où la pétition initiée au lendemain du remaniement par Bettina Zourli, fondatrice de Fembox et une quinzaine de comptes Instagram féministes, compte maintenant 99 250 signatures. “Moins de 1% des violeurs sont condamnés, et mettre Monsieur Darmanin au gouvernement, c’est confirmer la culture du viol dans laquelle baigne la France”, explique-t-elle. Mais la pétition s’engage au-delà du combat féministe et fait converger également les luttes LGBTQIA+ et anti-racistes : “Comment interpréter la nomination comme ministre de l’Intérieur, d’un homme ayant qualifié Madame Christiane Taubira de ‘tract ambulant pour le Front National ?'” interroge Bettina Zourli. Elle rappelle enfin que Gérald Darmanin s’était opposé au mariage pour tous en 2012 et avait pris part à la Manif pour tous.
“Nous souhaitons que le gouvernement actuel soit l’incarnation des changements profonds qui ont cours dans notre société en 2020, plutôt que de représenter une vision raciste, homophobe et sexiste du monde.”, conclue-t-elle.