Selon une étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publiée le mardi 30 janvier, plus de la moitié des femmes (51%) affirment ne pas se sentir en sécurité lorsqu’elles utilisent les transports en commun en France.

Les chiffres disponibles montrent que les femmes subissent moins d’agressions que les hommes dans les transports en commun, malgré cela les auteurs de l’étude tiennent à rappeler que certaines violences « semblent être sous-estimées », car les comportements jugés « intimidants ou sexistes » ne sont pas pris en compte (regards insistants, tentative de drague…) Quant aux hommes, 38% d’entre eux déclarent ne pas se sentir en sécurité.

Ce sentiment d’insécurité pour les femmes comme pour les hommes émane essentiellement des incivilités des autres voyageurs : les insultes, le fait de fumer, parler fort au téléphone ou encore manger , toujours selon l’Observatoire.

Selon l’étude « Cadre de vie et sécurité », menée entre 2010 et 2013 et fondée sur des enquêtes nationales, 26% des usagers mettent en place une stratégie d’évitement lorsqu’ils se sentent en insécurité, 15% évitent certains jours ou certaines horaires, 7% changent de moyen de transport, 6% évitent certaines lignes et 4% évitent certains lieux.

Les agressions sexuelles dans les transports en commun pèsent lourd

Toujours selon une étude de l’ONDRP de décembre 2017 intitulée « Les atteintes sexuelles dans les transports en commun », au moins 267 000 personnes ont été victimes d’atteintes sexuelles entre 2014 et 2015 en France. 160 000 personnes ont dû enduré des gestes déplacés comme des baisers ou des caresses, plus de 110 000 des exhibitions et plus de 16 000 ont subi d’autres actes tels que les attouchements sexuels, des rapports sexuels ou des tentatives de rapports sexuels non désirés. 85% des victimes étaient des femmes. Pour les 15% des hommes restants, ils ont particulièrement été exposés à des cas d’exhibition.

Depuis la libération de la parole née de l’affaire Harvey Weinstein, des promesses ont été faites. Les pouvoirs publics ont certifié vouloir prendre différentes mesures, notamment dans les transports. Une amende pour « outrage sexiste » dans l’espace public a été évoquée, ainsi que la possibilité pour une femme d’arrêter un bus de nuit entre deux stations pour raccourcir le trajet vers son domicile.

 

Léa Di Michele