On est certes plus habitué à le voir œuvrer avec maestria derrière ses fourneaux que prendre la parole. Quelle joie, donc, de le voir s’attabler avec nous afin de déguster le menu – incroyable – que le chef Cyril Molard avait concocté pour la presse ce mardi 12 septembre. Il faut dire que l’occasion était trop belle pour ne pas partager les nouvelles aventures qui s’offrent à lui.

Voilà déjà neuf ans que Ma Langue Sourit a ouvert ses portes, à Moutfort. Si Cyril Molard a longtemps lorgné du côté la capitale afin de se rapprocher, il n’a pourtant (presque) pas hésité quand l’occasion s’est présentée à lui de racheter les murs de l’ancienne ferme qui abrite son étoile.

Faire entrer la lumière

Un choix guidé par le cœur, sans aucun doute, mais qui le contraint de devoir fermer les portes six semaines afin d’effectuer les lourds travaux de rénovation qui apporteront un nouveau souffle à l’établissement.

D’abord, en faisant entrer la lumière, en créant notamment une belle véranda en lieu et place de la terrasse afin de profiter de l’extérieur en toutes saisons. Ajouter une climatisation, également. Exit enfin, l’ancien mobilier (qui sera revendu chez Nature Elements, ndlr.) et place aux neufs avec des créations chinées chez divers artisans belges et français.

Direction La Brimbelle

Une entreprise quasi titanesque qui contraint donc le chef a devoir fermer ses portes durant un certain temps : Ma Langue Sourit servira donc son dernier dîner le 29 septembre au soir, pour espérer rouvrir le 17 novembre. D’ici là, Cyril Molard, en sa qualité de chef artisan et d’indépendant, et surtout à la tête d’une brigade de 11 collaborateurs, ne pouvait se résoudre à cesser toute activité. Non seulement parce que de tels travaux représentent un investissement très lourd qu’il va falloir absorber, mais également par souci humain : hors de question pour lui de laisser son équipe sans revenus durant une si longue période.

La solution s’est presqu’imposée d’elle-même, et le chef a donc choisi d’installer son étoile, ses 11 collaborateurs et tout son savoir-faire à Kehlen, entre les murs du restaurant La Brimbelle. Là, le chef se prêtera à un tout autre exercice de style culinaire s’acoquinant avec les rudiments de la bistronomie, sur laquelle il apposera, indubitablement, sa patte. S’il n’avait pas encore créé sa nouvelle carte, il entend rester dans une certaine cohérence et surtout des prix attractifs, avec un menu du soir à 50€, et des plats dont les tarifs n’excéderaient pas 22 à 25€.

Bien décidé à faire connaître l’endroit, Cyril Molard a toutefois déjà prévu trois soirées « à quatre mains », avec d’autres chefs. Le 17 octobre, Julien Elles (Two6Two) se le rejoindra en cuisines, tandis que le 26 ce sera au tour d’Arnaud Magnier (Clairefontaine). Enfin, le 31 octobre, c’est avec avec le chef René Mathieu (La Distillerie) qu’il élaborera un menu.

 

Crédit photo : ©Mickaël Williquet