On le sait, faire du miel en ville est devenu tendance. Hugo Zeler, lui, n’a pas attendu que ce soit à la mode pour se lancer dans l’aventure de l’apiculture. Voilà neuf ans qu’il se consacre à sa passion et que ses ruches le suivent.

 Cette année, il s’est lancé le pari de décliner ce nectar divin en trois saveurs : Kirchberg, Bonnevoie et Limpertsberg. Des miels de quartiers, donc, dont les saveurs diffèrent selon la flore environnante. Nous sommes allées à sa rencontre.

Comment l’envie de faire du miel vous est-elle venue ?

Cela fait maintenant neuf ans. À l’époque, je vivais à Belair. Un jour, au cours d’une promenade à travers les jardins partagés, je rencontre un vieux monsieur qui possédait des ruches. Nous avons entamé la discussion, et j’ai décidé de me lancer. Au début de ce projet, nous vivions à la campagne. Il y a quatre ans, quand nous nous sommes installés au Limpertsberg, j’ai décidé d’emporter mes ruches avec moi. Et l’aventure a continué.

Est-ce plus facile de faire du miel en ville ou à la campagne ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est plus facile en ville, car les abeilles trouvent plus facilement de quoi se nourrir. Les gens commencent à planter des fleurs plus tôt, et les floraisons durent plus longuement. Contrairement à la campagne, qui suit davantage le rythme de la nature et où, parfois, les champs sont ratiboisés d’un coup, laissant les abeilles sur leur faim !

Pourquoi avoir décidé de faire du miel de quartier ?

Cela me permet d’obtenir des miels aux saveurs différentes. Celui du Kirchberg, un quartier proche des champs, aura des saveurs de colza ; celui du Limpertsberg – mon préféré – est proche du miel de tilleul, avec des notes mentholées, car ces arbres abondent dans nos rues. Celui de Bonnevoie, quant à lui, a une saveur bien plus prononcée, presque boisée, proche de celles d’un miel de forêt.

Fait-on du miel tout au long de l’année ?

Non, seulement à deux reprises, au printemps et en été. Ma préférence va vers les miels d’été, que je trouve plus intéressant en bouche. Je suis un grand pourfendeur de la nature, je prône donc une apiculture raisonnée et respectueuse des abeilles. D’ailleurs, chaque rucher urbain n’excède pas huit ruches.

Pourquoi avoir choisir de faire des miels crémeux ?

Les miels liquides finissent tôt ou tard par cristalliser, laissant un goût grossier. On finit par ne plus sentir que les cristaux sur la langue. La texture du miel s’obtient par mimétisme : il suffit d’ajouter un pot de crémeux dans un miel liquide pour que celui-ci prenne sa texture onctueuse. On appelle cela l’ensemensage.

Cela semble simple !

Au contraire, faire du miel nécessite pas moins de six étapes, assez longues. Je fais tout moi-même, de l’extraction, à la mise en pot. Je me suis occupé de leur design, également.

Quel sera le prochain quartier dans lequel vous allez poser vos ruches ?

J’hésite encore, mais je songe à celui de Gasperich. En parallèle, plusieurs sociétés m’ont demandé de placer des ruches sur leur toit, pour avoir leur propre miel.

Avez-vous d’autres projets ?

Tout d’abord, le lancement de mon site, ouvert depuis une semaine : j’y présente mes produits, ma philosophie ainsi que mon concept des ruches sur le toit, que j’espère développer davantage. Et 2017 sera l’année du grand saut : à partir de septembre, je quitte mon emploi pour ne vivre que de mes ruches !

www.hunnegkescht.lu