Les Anglais raffoleront du rosé. Les Chinois saliveront pour l’asti spumante. Les Américains découvriront le vinho verde et les Canadiens savoureront le vin orange. Voilà un échantillon des tendances bachiques qui teindront en 2022 le verre des amoureux de Bacchus situés aux quatre coins du monde, d’après une étude internationale.
Un Côtes-du-Rhône charpenté, un rosé italien ou un effervescent allemand ? Pour des raisons économiques et culturelles autant que pour des évidences géographiques, on ne sélectionne pas une étiquette de la même manière lorsque l’on est en France, en Chine ou aux Etats-Unis. Tout simplement parce que la sélection bachique présentée par les distributeurs n’est pas la même. Au Japon par exemple, les consommateurs disposent du choix le plus large, avec pas moins de onze origines référencées en moyenne. À l’inverse, la sélection est beaucoup plus restreinte en Belgique, avec seulement 6,4 références.
Cap sur le bio et le rosé
Cependant, il y a une catégorie de vins qui séduit tous les consommateurs du monde, à l’exception des Asiatiques : le bio. D’après cette vaste étude Wine Trade Monitor menée par Sopexa 1.044 professionnels de l’importation et de la distribution du vin de huit pays, il s’agit de la catégorie qui aura le plus de succès en 2022, selon l’avis de 45% des opérateurs interrogés.
L’autre tendance forte prend la couleur rosé. Ancré dans les habitudes tricolores depuis bien longtemps, le vin estival devrait incarner les meilleures ventes l’an prochain, selon 19% de professionnels. Au Royaume-Uni, on y prend particulièrement goût. Par rapport à la précédente étude menée en 2019, l’intérêt pour le rosé gagne 18 points. À l’échelle internationale, c’est la Provence qui incarne en premier lieu la couleur, devant le Languedoc puis les vins italiens.
Du vin orange au Canada et de l’Asti spumante en Chine
S’il est question ici de tendances globales, chaque pays découvre aussi à son rythme une nouvelle catégorie de vins. Au Canada et au Japon, on apprend par exemple à déguster le vin orange, cette quatrième couleur qui s’obtient en vinifiant un cépage blanc de la même manière qu’un rouge (et non en pressant les baies). La couleur est d’ailleurs activement en développement en France, où les consommateurs apprennent à appréhender son acidité et son goût tannique.
Dans cette dynamique, les Canadiens et les Japonais salivent dernièrement pour les pétillants naturels, ceux que les connaisseurs surnomment les “pet nat”. Pour rester dans le registre effervescent, si le cava espagnol constitue le troisième vin le plus représenté, il est totalement boudé par les consommateurs allemands et anglais. Dans le premier cas, on préfère faire sauter le bouchon d’un effervescent local (le sekt). Et l’on connaît le goût affirmé des Britanniques pour le prosecco. En Chine, contre toute attente, on préfère l’asti spumante, un vin doux et sucré qui correspond davantage à leur palais.
Du côté des blancs, on découvre que les Américains sont en pleine découverte du vinho verde. En rouge, on notera l’apprentissage des Chinois aux arômes des vins chiliens.
La France, cette valeur sûre bachique
Avec 90% d’opérateurs indiquant avoir référencé ses vins, la France demeure le pays le mieux représenté dans les rayons vins du monde entier, devant l’Italie (82%) et l’Espagne (76%). La viticulture française est très bien représentée. En rouge, Bordeaux incarne le vignoble le plus référencé, devant le Languedoc et les Côtes du Rhône. En blanc, le Languedoc prend le large, devant la Loire et la Bourgogne.
Les vins tricolores sont ceux des grandes occasions (70%), ceux aussi que l’on préfère pour proposer du bio aux consommateurs (48%). 39% des professionnels du secteur reconnaissent la constance de la qualité des jus français. Et fait nouveau : ils sont aussi des options pour une consommation quotidienne (25%).