A travers un regard engagé et féminin, la collection Dior Haute Couture, présentée fin juin, célèbrait les athlètes et l’arrivée des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. Voici tout ce qu’il faut en retenir.
Au coeur du jardin du musée Rodin, dans le 7è arrondissement de Paris, la collection Dior haute couture automne-hiver 2024-2025 a été dévoilée le 24 juin par la directrice artistique de la maison Dior, Maria Grazia Chiuri. Fidèle à son engagement auprès des artistes femmes, Maria Grazia Chiuri s’est inspirée des femmes antiques sportives, pour imaginer un vestiaire sous le signe de la liberté et du mouvement.
“L’arrivée, à Paris, des Jeux–incarnation sacrée de la compétition– a incité Maria Grazia Chiuri à rendre idéalement hommage à toutes les athlètes qui, de l’Antiquité à aujourd’hui, ont surmonté les préjugés et les obstacles pour gagner un champ d’égalité dans les concours sportifs. Elle revient ainsi sur l’essence primaire, fondatrice, du vêtement qui lui est chère: le péplum, à la fois souple et absolu. La ligne Dior haute couture automne-hiver 2024-2025 prend alors vie dans le contexte d’une liberté politique –durement conquise– des corps féminins” soulignait la maison Dior.
Hommage à Faith Ringgold
Pour mettre en perspective ces créations, elle a fait appel aux ateliers Chanakya et la Chanakya School of Craft de Mumbai. Ils ont ici réinterprété les travaux de l’artiste américaine Faith Ringgold à qui le défilé a été d’ailleurs dédié. Artiste, activiste, enseignante, Faith Ringgold a disparue en avril dernier et son travail a amplement appelé à l’image de l’identité afro-américaine et la vision de l’inégalité de genre.
Sur les décors, ont donc été reproduites au fil de broderie et en 32 panneaux ses oeuvres les plus emblématiques : Freedom Woman Nos, Windows of the Wedding #1 : Woman qui étaient le signe d’un engagement pour l’émancipation des femmes selon Faith Ringgold.
Liberté et mouvement
En blanc, doré, argent ou en vert, Maria Grazia Chiuri décline le vestiaire entre couture et sport, interrogeant ainsi une nouvelle dimension de la mode et surtout une nouvelle fonctionnalité pour les vêtements comme le montre le peignoir orné de miroirs en mosaïques et détourné de sa fonction primaire. Ponctuée de bijoux perlés ou de sandales lacées, la collection mélange les matières qu’elles soient fluides ou drapées, omme le jersey rarement utilisé en haute couture et qui participe à la légèreté des pièces.
Les créations évoquent donc la pureté et la grandeur de la Grèce antique, comme le souligne le péplum, “fil rouge” de la collection. Un rappel qui n’aura jamais autant résonné qu’en cette période où s’ouvriront bientôt les jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.
Une influence antique et féminine
“Cette collection représente pour Maria Grazia Chiuri une occasion extraordinaire de mêler à la couture, les vêtements de sport, le classicisme, la rébellion, l’énergie collective, mais surtout la valeur politique du corps féminin. Elle lui permet d’affirmer le pouvoir –tant expérimental que réflexif– des actions de la haute couture, et sa virtuosité à repenser l’allure, l’élégance d’une femme à la fois délicate et puissante. Une femme performante à l’égal de l’homme” confiait de nouveau la maison Dior.
Car mettre en lumière l’art au féminin est une thématique centrale dans les travaux de Maria Grazia Chiuri, première femme nommée à la tête des collections depuis 1946. Elle a toujours célébré la féminité et lui rend hommage pour ce défilé en s’inspirant de l’Antiquité et plus particulièrement des femmes sportives dans l’Antiquité. Elle signe donc ici un hommage aux femmes athlètes et engagées de toutes les époques.
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