Devenir chef d’entreprise la quarantaine passée ? Et pourquoi pas. C’est ce qu’a fait Fabiana Bartolozzi, qui rêvait d’ouvrir un restaurant à son image, avec une cuisine généreuse élaborée à partir de produits biologiques.
Si elle a attendu longtemps avant d’oser réaliser son projet, elle n’a éprouvé aucun regret et se félicite encore aujourd’hui du chemin parcouru. Nous l’avons rencontrée.
S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre parcours, ce serait…
Le tout premier jour d’ouverture de Casa Fabiana et la fierté en songeant à tout ce que j’avais accompli pour cela.
Avez-vous des regrets ?
Aucun. Mais je pense que j’en aurais eu si je ne l’avais pas fait.
Devenir cheffe d’entreprise était une vocation ?
Ouvrir mon propre restaurant était un rêve de longue date. Je me suis réveillée un matin, j’avais 45 ans, je me suis dit : « c’est maintenant ou jamais ». Et je me suis lancée.
Vous êtes l’une des premières à avoir ouvert une enseigne bio à Luxembourg. Vous considérez-vous comme visionnaire ?
C’était pour moi une évidence car je consomme des produits biologiques depuis de nombreuses années. Loin de moi l’idée de surfer sur une tendance. Mais c’est vrai qu’en 2010, quand j’ai ouvert Casa Fabiana, il n’y avait pas de véritable restaurant biologique. Je suis heureuse d’avoir pu apporter quelque chose de nouveau aux Luxembourgeois. Je travaille aussi depuis les débuts avec des producteurs locaux, en fonction des saisons. Chez moi, vous ne trouverez jamais de tomate à la carte avant le mois de mai (rires) !
Est-ce plus difficile d’être cheffe d’entreprise quand on est une femme ?
En ce qui concerne le management, je ne pense pas. En revanche, ce qui est plus délicat est de parvenir à conjuguer vie de famille et vie professionnelle.
Comment parvenez-vous à jongler entre vos différentes casquettes ?
Mon restaurant fait partie de moi et de mon quotidien, c’est parfois difficile de faire la part des choses. J’essaye toujours, malgré tout, de garder du temps pour moi, pour profiter de mon mari et de mes proches, avoir des loisirs. Le dimanche, par exemple, est consacré uniquement à ma famille ? J’essaye de ne pas travailler. Ou juste une petite heure ou deux le soir (rires) !
Est-il indispensable d’avoir recours à des réseaux professionnels pour booster sa carrière ?
C’est très important. Lorsqu’on est cheffe d’entreprise, on est parfois seul. Pouvoir rencontrer des gens qui sont confrontés aux mêmes problématiques, qui ont les mêmes contraintes permet de trouver du soutien, et, parfois, des solutions. C’est toujours enrichissant de rencontrer des personnes nouvelles, d’échanger. Même si l’on ne parle pas travail !
Tout le monde est-il capable de manager ?
Non, car pour cela il faut se sentir forte, avoir l’étoffe d’un leader. Et bien plus, il faut avoir envie d’emmener avec soi ses collaborateurs, de gérer une équipe. Il ne faut pas avoir peur des responsabilités également. Le chef d’entreprise est celui qui assume tout : la relation avec la clientèle, les travaux à effectuer dans le restaurant, l’équipe, la qualité du service et des produits proposés. Cela représente une pression énorme que tout le monde n’a pas forcément envie d’endosser.
Être une femme est un atout dans le management ?
Je ne pense pas. C’est plus une question de caractère.
Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’aventure entrepreunariale ?
Avant tout choses, assurez-vous d’avoir un projet solide, qui tient la route. Et surtout, faites une bonne analyse financière. C’est également important d’être bien entourée, par des professionnels, ainsi que de se sentir épaulée par ses proches. Et puis, lancez-vous, n’ayez pas peur et surtout aucun regret !
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