WITOLD (KANOWICZ)
J’avais tout d’un « Ossip ». Comme ce- lui de Tchekhov : Impétueux mais maîtrisé, irréfléchi et pourtant si sensé, vivant au jour le jour quoi qu’incroyablement am- bitieux, passionné sans mesure, amoureux jamais à moitié, solide autant que fragile.
Witold Kanowicz
Witold Kanowicz va avoir 100 ans, il est à la fin de sa vie. Ou peut-être pas. Dans son immense chambre/atelier coloré de la mai- son familiale des Tatras, il vit ses derniers instants. Accompagné par la mort qu’il ima- gine nageant autour de lui, telle une forte présence « dans ses os, ses cheveux, son corps », il va d’anecdotes en récits rocam- bolesques, raconter sa vie, ou « ses vies », son histoire, « comme dans les livres pour en- fants », son œuvre, « bariolée », ses doutes, « toujours ceux-là », ses regrets, qu’en fait il ne « regrette pas », ses bonheurs, qu’il vou- drait « enfermer dans des bocaux ». De ses parents, à ses oncles, en passant par son enfance, son adolescence, ses amours, ses fils, sa peinture, ses couleurs, Witold nous conte une vie, la sienne, celle qui a passé, celle qu’il voit maintenant défiler devant ses yeux. Une vie parmi d’autres, une de celle qui aura peut-être un sens pour quelqu’un.