Sidi Larbi Cherkaoui

Sidi Larbi Cherkaoui encore, et heureusement! Chacune de ses propositions est une belle surprise, la découverte d’un nouvel univers. Fractus V prolonge et développe Fractus, une courte pièce créée en mai 2014 pour les 40 ans du Tanztheater Wuppertal de Pina Bausch: toujours en écho à des textes de Noam Chomsky, il s’agit cette fois d’approfondir les questions liées à l’information et à la manipulation, à la propagande et à l’objectivité, à la liberté d’expression, à la responsabilité individuelle. Fractus V, ce sont cinq danseurs contemporains peu ordinaires: le Français Dimitri Jourde, formé aux arts circassiens; l’Américain Johnny Lloyd, qui vient de l’univers du Lindy Hop; l’Espagnol Fabian Thomé, d’abord danseur de flamenco; l’Allemand Patrick «Twoface» Williams, issu du hip-hop et des battles de breakdance. Et le Belge Sidi Larbi Cherkaoui, évidemment, qui, on le sait à Luxembourg, a toujours tenté d’enrichir la fluidité de son langage chorégraphique à travers des rencontres avec des formes de danse plus traditionnelles. Ces cinq-là se sont trouvés. Ils sont accompagnés en direct par quatre musiciens qui ont la même démarche que la leur, dont: le percussionniste et chanteur japonais Shogo Yoshii, le chanteur et musicien coréen Woojae Park et le joueur de sarod virtuose indien Soumik. Neuf interprètes, neuf nationalités, un dialogue, un ensemble intense.

©FilipVanRoe-Fractus V by Sidi Larbi Cherkaoui