Vous culpabilisez lorsque vous succombez à la tentation de votre canapé au lieu de faire votre séance de sport ? Des chercheuses suisses et néerlandaises nous incitent à nous libérer de ce type de pensée. À la place, ces dernières plaident pour une meilleure appréciation de l’hédonisme. 

Se projeter dans l’avenir et se fixer des objectifs à long terme aide à prendre confiance en soi et à avancer. Il s’agit donc d’un paramètre précieux dans la quête du bien-être émotionnel. Excepté si cette volonté devient source d’anxiété. C’est précisément ce que soulignent des chercheuses des universités de Zurich (Suisse) et de Radboud (Pays-Bas) dans une méta-analyse publiée cette semaine sur le site du journal Personality and Social Psychology

La recherche suggère que les moments passés à se détendre totalement (se reposer, aller au cinéma, lire sur son canapé, aller au restaurant, etc) sont tout aussi importants que de travailler ou de réaliser des activités enrichissantes, telles que l’apprentissage d’une langue étrangère ou la pratique d’un sport. 

Si l’information n’est pas nouvelle, les autrices de l’étude estiment que la littérature scientifique à ce sujet a consacré beaucoup de temps à découvrir comment nous pouvons atteindre ces objectifs plus efficacement. 

Garder à l’esprit qu’il y a “un temps pour tout” 

En psychologie, l’opinion qui prévaut est que la maîtrise de soi nous aide à donner la priorité aux objectifs à long terme plutôt qu’au plaisir momentané. Or, d’après cette nouvelle étude, ce fonctionnement n’est pas nécessairement le bon. “Il est temps de repenser tout cela”, considère Katharina Bernecker, chercheuse en psychologie motivationnelle à l’université de Zurich.

“La poursuite d’objectifs à long terme et les moments de plaisir n’ont pas besoin d’être en conflit les uns avec les autres. Nos recherches montrent que les deux sont importants et peuvent se compléter pour atteindre le bien-être et la santé. Il est important de trouver le bon équilibre dans la vie de tous les jours”, ajoute l’autrice principale de l’étude. 

Cette question résonne d’autant plus avec le contexte actuel, où de nombreuses personnes à travers le monde ont découvert le travail à domicile. “Penser au travail qu’il vous reste à faire peut entraîner des pensées plus distrayantes à la maison, vous rendant moins apte à vous reposer”, estime Katharina Bernecker.

Mais concrètement, comment faire pour profiter de son temps libre et se détendre sans culpabiliser ? Bien que d’autres recherches soient nécessaires pour répondre avec précision, cette étude suggère quelques pistes, comme le fait de planifier et de fixer des limites aux périodes de plaisir, afin de les séparer plus clairement des autres activités. Une solution qui apparaît comme un bon moyen de réduire la charge mentale au quotidien.