Ce ne sera sans doute pas une surprise pour les femmes ayant procréé, mais une nouvelle étude américaine montre que vivre avec des enfants affecte davantage le sommeil des femmes que celui des hommes.
Selon une étude préliminaire rendue publique dimanche, et examinant des données issues d’une enquête téléphonique conduite à travers tout le territoire américain sur 5.805 hommes et femmes, avoir des enfants chez soi perturbe le sommeil des femmes, bien plus que celui des hommes.
L’enquête consistait à demander aux personnes interrogées combien d’heures elles dormaient par nuit : une durée comprise entre sept et neuf heures était considérée comme optimale, et en dessous de six heures, le sommeil était considéré comme insuffisant.
Les participants à l’enquête devaient également déclarer le nombre de jours au cours desquels ils s’étaient sentis fatigués au cours du mois écoulé.
14 jours de fatigue par mois
Après avoir examiné plusieurs facteurs potentiellement liés à un manque de sommeil, notamment l’origine ethnique, le niveau scolaire, le statut marital, le niveau de revenus, l’indice de masse corporelle, l’activité physique, le fait de travailler ou non, le ronflement et le nombre d’enfants dans le foyer, les résultats ont montré que chez les 2.908 femmes de moins de 45 ans, le seul facteur associé au manque de sommeil était la présence d’enfants au domicile, chaque enfant augmentant le risque de perturbation du sommeil de presque 50%.
Les chercheurs ont également découvert que chez les femmes de moins de 45 ans, 48% de celles qui avaient des enfants déclaraient dormir au moins sept heures par nuit, un chiffre à comparer aux 62% de femmes sans enfant.
De plus, non seulement vivre avec des enfants réduisait la durée du sommeil des femmes plus jeunes, mais cela augmentait également la fréquence de leurs sensations de fatigue, puisqu’elles ont déclaré se sentir fatiguées 14 jours par mois en moyenne, contre 11 jours par mois pour les jeunes femmes sans enfant.
Des répercussions sur le coeur, l’humeur et le poids
La présence d’enfants au foyer n’avait en revanche pas d’impact sur la durée du sommeil des hommes interrogés.
“Je crois que ces résultats peuvent faire du bien aux femmes qui se sentent épuisées”, explique l’auteure de l’étude, Kelly Sullivan : “Notre étude a non seulement montré qu’elles ne dormaient pas assez, mais qu’elles étaient fatiguées toute la journée. Une durée suffisante de sommeil est un élément clé de l’état de santé général, car la qualité du sommeil a des répercussions sur le cœur, l’humeur et le poids. Il est important de comprendre ce qui empêche les gens de se reposer suffisamment, afin de les aider à améliorer leur santé.”
Les résultats de l’enquête seront présentés dans le cadre de la 69e réunion annuelle de l’Académie américaine de neurologie, du 22 au 28 avril, à Boston (États-Unis).