Un récent rapport de l’UNICEF révèle qu’un enfant sur quatre est exposé à des privations, au Luxembourg, un chiffre plus élevé que la moyenne des pays à revenu élevé.

Il est pourtant considéré comme l’Eldorado des frontaliers. Bienvenue à Luxembourg, le pays à la forte puissance économique et aux revenus élevés. Pourtant, c’est un rapport accablant au sujet du bien-être des enfants que met en lumière Sandra Visscher, directrice d’Unicef-Luxembourg. « Les pays riches rencontrent des difficultés pour répondre à leurs engagements envers les enfants », et le Grand-Duché ne déroge pas à ce terrible constat.

La hausse de la pauvreté invisible

Plus dramatique que la moyenne des « pays à revenu élevé », les chiffres luxembourgeois alertent. Privations matérielles, éducatives ou sociales, la pauvreté multidimensionnelle fait rage. En effet, 6% des moins de 18 ans vivraient dans un ménage sans emplo, tandis que 25,4% des enfants, soit un enfant sur quatre, vit sous le seuil de pauvreté. Les statistiques entendent qu’il s’agit la plupart du temps d’une ‘pauvreté invisible’ », explique encore la directrice, pour qui le développement des « Centbutteker » (qui revendent à prix bas des aliments consommables mais invendables en grande surface) en est l’un des « symptômes ».

Troisième en matière de croissance économique et d’emploi, le Grand-Duché connaît des faiblesses notables dans le domaine de l’éducation. «34,8% des élèves de 15 ans (au Luxembourg) ne maîtrisent pas les compétences de base en lecture, mathématiques et sciences », alerte Sandra Visscher appelant le gouvernement aux actes. Tout aussi alarmant, les domaines de la santé et du bien-être. Ils sont 27,9 % au Luxembourg à indiquer souffrir au moins une fois par semaine d’au moins deux des symptômes suivants : dépression, nervosité ou difficulté à trouver le sommeil lorsque la moyenne internationale est, elle, de 23,1 %.

Sabrina Pontes