C’est à la Buvette que nous avons rencontré quelques une des pétillantes demoiselles qui composent l’équipe des Grandes Duchesses du Roller Derby Luxembourg: Joanne «Joann’Arch’», Sara «Flamen killa», Romane «Carpet diem», Loren «Sœur Sourire» et Apolline, qui n’a pas encore droit à son nom de scène, puisqu’elle n’pas encore fini de passer les tests de recrutement.

Elles ont toutes l’œil rieur et une bonne dose d’énergie à revendre. Des papillons dans le ventre – et un peu de trac également. Dimanche, elles affronteront à la Rockhal les Freaky Monster Roller Derby de Mons, et elles comptent bien signer cette fois encore une victoire.

Stratégie et rock’n roll

Pour commencer, elles nous expliquent les règles de ce jeu – un brin compliquées, il faut le reconnaître. Elles avouent, le manuel fait 90 pages et il a fallu l’apprendre (presque) par cœur. Perchées sur des patins à roulettes, les joueuses évoluent sur un terrain de forme ovale. Un match dure 1h, divisée en deux mi-temps de 30 minutes chacune Chaque mi-temps est composée de plusieurs ‘jams’ de 2 minutes maximum. Le but de la ‘jammeuse’ (celle qui marque les points) est de dépasser légalement les quatre bloqueuses adverses un maximum de fois pendant ces deux minutes sans jamais se faire projeter au sol. Les points, eux, ne sont comptabilisés qu’à partir du second passage. Car oui, si les demoiselles sont féminines, le Roller Derby, c’est un sport qui ne rigole pas. Mais point d’agressivité pour autant. On s’affronte sur le terrain, et dès le match fini, «c’est un peu la troisième mi-temps» raconte Sara, avant que Romanes ne renchérisse «on se fait toutes des câlins». Et même entre les équipes.

C’est parti pour le show

Le Roller Derby étant encore une discipline assez méconnue – et donc encore relativement marginalisée – il existe une véritable entraide entre les différentes équipes européennes, qui oeuvrent pour faire reconnaître ce sport et le remettre au goût du jour. On leur demande pourquoi il est encore si peu connu. Loren explique que la discipline a peu à avoir avec le roller derby des débuts, même s’il en a gardé les atours rock’n roll, «c’est d’ailleurs ça qui m’a séduit». Le Roller Derby était en effet assez proche du catch. On comprend alors mieux les noms de scène et toute l’émulation qui gravite autour de la discipline. Joanne explique que chaque match est un véritable show : «les filles de l’équipe seront maquillées – dimanche prochain, le thème est jungle – il y aura des danseurs. Au début de chaque match, on présente les filles de l’équipe.» Des DJ contribuent également au spectacle, puisque, depuis que les filles ont investi – et séduit – la Rockhal pour leurs matchs à domicile, Ralitt et Isaac d’Augny assurent le show. Un speaker fait également partie du spectacle et commente le jeu dans le feu de l’action, tout en dispensant quelques explications.

La vie de famille

Les filles sont intarissables, et on sent une véritable cohésion d’équipe. Pourtant Sara reconnaît que «sans le roller Derby, on n’aurait probablement jamais été amenées à se rencontrer, tant nous sommes différentes.» Mais la magie a opéré et c’est une famille qui s’est créée autour du sport. Avec deux entraînements de 2h30 par semaines – intensifs – voire davantage quand il faut former les «freshmeat» (littéralement, «viande fraîche» pour désigner les nouvelles recrues, ndlr.). Apolline, qui n’a pas pu – par manque de temps – finaliser son intronisation dans l’équipe l’évoque: «Tout le monde met la main à la pâte, moi je me suis occupée des flyers, même si je n’ai pas été très présente aux entraînements, une autre de la comm’. Au moment des entraînements aussi, les filles plus expérimentées drivent les nouvelles. C’est super important de se sentir épaulée, ça permet d’avoir confiance en soi.»

Bientôt, les Grandes Duchesses vont recruter de nouvelles venues. Apolline affirme que tout le monde a sa place. «Même si on n’a pas fait de patin depuis nos 15 ans, on s’y remet très vite, et les filles t’encouragent beaucoup. On est toujours accueillies à bras ouverts.» Et Loren de renchérir «tout le monde peut faire du roller derby et venir tenter sa chance, même si on n’a jamais fait de patin!»

L’équipe a pas mal bougé ces dernières années. Loren explique «ça n’est pas à cause de l’ambiance, mais comme nous n’avons pas de salle officielle, c’est compliqué. Pour l’instant, on s’entraîne sur le parking de la Belle Etoile, mais en hiver il fait froid, c’est pas le top. A force, ça démotive un peu.»

A la fin de l’entrevue, on leur demande ce qu’on leur souhaite. En chœur, elles répondent «une victoire dimanche. Mais aussi et surtout une salle et des sponsors pour continuer à évoluer et progresser.» Nul doute que les filles vont tout déchirer. Nous on sera là pour les encourager, et on vous invite à en faire autant.

Pour celles qui seraient intéressées, le prochain «freshmeat day» se tiendra le 18 mai prochain. Toutes les infos sont sur leur page Facebook.