Burn-out, manque de motivation, insécurité voire même insatisfaction professionnelle, nombreux sont les maux qui peuvent accabler les employés au cours de leur journée de travail, impactant également le bon fonctionnement de l’entreprise. Alors pour contrer cela, il est nécessaire de prioriser la notion de bien-être professionnel en garantissant notamment une qualité de vie au travail et un accompagnement psychologique. 

Par Louise Lucas

Un salarié sur deux envisagerait de changer de travail ou de carrière en 2024 comme le révèle l’étude de la plateforme digitale de recrutement jobs.lu réalisée à la fin de l’année 2023 auprès de 1150 salariés actifs au Luxembourg. Si 31% déclarent ne pas considérer la possibilité de changer, 23% des interrogés ne savent pas et 46% répondent par l’affirmative. Un constat qui interpelle d’autant plus lorsque les personnes en déclinent les raisons : une meilleure rémunération (57,32% des réponses), la possibilité d’un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, l’envie de saisir des opportunités de carrières ainsi que le manque de perspectives d’évolution ou de progression dans leur travail actuel sont également évoquées par environ 40% des répondants. L’enquête révèle en outre qu’un employeur qui n’offre pas des perspectives sur le moyen ou le long terme à ses collaborateurs verra certains de ses employés plus enclins à changer.

Ce mal-être professionnel a également été confirmé par la publication d’une enquête auprès de 2 732 salariés et intitulée Quality of Work Index publiée par la Chambre des salariés (CSL) et l’Université de Luxembourg comme chaque année : « Depuis la crise sanitaire, ce sont surtout les exigences émotionnelles qui ont augmenté et les opportunités de carrière qui ont décliné, tout comme la satisfaction liée à la rémunération et à la sécurité de l’emploi », indique l’enquête qui évoque depuis 10 ans la baisse du bien-être (-10,6%), de la motivation au travail (-13,8%) et l’augmentation de risque de burn-out (33%). Un tableau bien noir en somme surtout lorsque nous savons qu’un tel manque de bien-être affecte tout autant l’employé dans sa vie de bureau que la vie de l’entreprise.

Mieux équilibrer la vie privée et professionnelle

« Le bien-être au travail est un concept complexe qui englobe plusieurs dimensions de l’expérience des employés dans leur environnement professionnel. Il est essentiel de créer notamment un environnement de travail où les employés ne sont pas submergés de tâches, peuvent gérer leur stress et trouver un équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle. Des mesures telles que des horaires flexibles, le télétravail ou bien les congés peuvent jouer un rôle considérable dans le bien-être des employés » a indiqué Afroditi Padadopoulou, médecin à la division de la santé au travail du ministère de la Santé interrogée à ce sujet. C’est d’ailleurs l’une des mesures aussi proposées par la Chambre des salariés à la fin de son enquête qui préconise d’éviter la baisse ou la disparition du télétravail, conseillant de le privilégier dès que possible pour permettre aux salariés de réduire leur temps de trajet et donc de mieux gérer leur temps de travail sans trop de fatigue ni de stress. Une mesure qui va de pair avec le respect du droit à la déconnexion lors des pauses, en vacances, les week-ends ou dès la fin de la journée de travail. Flexibilité des horaires et télétravail sont donc à appliquer dès que possible !

Communiquer et former 

Mettre en place des formations continues pour répondre aux besoins des employés, afin qu’ils montent en compétences et continuent à trouver de l’intérêt dans leurs missions constitue également une mesure nécessaire, tout comme mettre en place des relations professionnelles saines, avec une communication claire et transparente afin de favoriser une gestion efficace des conflits au sein des équipes. «Toutes les études montrent que la culture d’entreprise et l’environnement de travail, les espaces de détente pendant les pauses et une communication plus transparente et ouverte à tous les niveaux de l’organisation sont essentielles dans le développement du bien-être au travail. Dans une perspective complémentaire, il est également important de prendre en compte la reconnaissance et le développement des employés à travers des récompenses pour leurs réalisations, des opportunités de formation, ainsi que des possibilités d’évolution et de croissance au sein de l’entreprise » ajoutait Afroditi Papadopoulou. 

Accompagner et prévenir 

Souciez-vous aussi de la santé mentale et physique de vos employés, un aspect primordial de leur bien-être professionnel, en permettant à chacun d’entre eux de rencontrer des professionnels dès lors qu’ils en éprouvent le besoin ou en cas de mal-être : « les salariés peuvent s’orienter vers les ressources internes principales, vers les psychologues des services de la santé au travail des services externes comme des associations (Mobbing asbl), des syndicats avec un soutien et des conseils juridiques et pratiques, ou encore la ligne d’Aide Anonyme de SOS Détresse » a expliqué Afroditi Papadopoulou avant de souligner l’importance pour les services RH de toujours évaluer l’état des salariés « pour détecter les situations de mal-être et éviter des conséquences plus graves ». Tournez-vous aussi vers la formation Premiers secours en santé mentale, conçue pour sensibiliser et former à identifier et répondre aux signes de détresse psychologique et de troubles de santé mentale (troubles anxieux, dépression, addiction…) qui permettra alors à vos salariés de fournir un soutien adapté à leurs collègues. 

Enfin, les afterworks entre collègues, le team building, la participation à des activités sportives, l’aménagement d’une salle de repos peuvent également faire partie des solutions faciles et ludiques à mettre en place pour encourager la cohésion et améliorer le bien-être mental de vos équipes. Une telle culture d’entreprise est essentielle dans le développement du bien-être au travail et participera à donner du sens aux missions de vos salariés, à augmenter leur motivation et leur satisfaction. 

Des solutions luxembourgeoises 

Certaines entreprises du Grand-Duché ont pris ce problème à bras-le-corps comme l’entreprise Securex Luxembourg. Filiale luxembourgeoise du groupe belge du même nom, Securex est présente au Luxembourg depuis plus de 20 ans et offre des services destinés à simplifier la gestion des ressources humaines. Elle a été reconnue Best Workplace au Luxembourg en 2024 par Great Place To Work® Luxembourg qui délivre chaque année un palmarès des entreprises où il fait bon de travailler au Grand-Duché. Anne-Laure Parisot, Head of Opérations à Securex Luxembourg, nous confiait : « Nous passons du temps à former et à intégrer nos employés. S’ils partent c’est un coût pour l’entreprise, pour les clients, pour tout le monde. Il nous semblait donc essentiel que nos employés soient heureux. Nous avons donc travaillé sur une rémunération attractive c’est-à-dire être payé pour ses compétences et à la hauteur du marché. Nous offrons aussi la possibilité d’une voiture de société si besoin, une assurance hospitalisation… Être flexible dans les horaires et favoriser le télétravail, même au-delà des jours fiscaux est également important et nous assumons la complexité administrative qui en découle. Ensuite nous accordons beaucoup de place à la formation et au développement des compétences avec des formations régulières et adaptées. Mais ce qui fait la chose en plus c’est notre culture d’entreprise : nous essayons d’être une entreprise bienveillante, respectueuse, responsable qui encourage et communique positivement auprès de ses employés tout en lançant des projets participatifs pour souder nos salariés comme soutenir une association, fêter Halloween, participer à des challenges sportifs… »