Initier ses enfants à l’art est important pour leur développement. Visites au musée, ateliers théâtre ou leçons de piano, il y a mille et une façons pour y parvenir pour peu que l’on s’attache à rendre les expériences stimulantes, amusantes et surprenantes. Bonne nouvelle, car cela signifie très clairement qu’il n’est pas nécessaire d’être soi-même féru de peinture ou passionné de musique pour que cela leur soit profitable.

Par Fabrice Barbian

Avec quelle danseuse Rudolf Noureev a-t-il formé un couple mythique au Royal Ballet  ? À quel âge Mozart a-t-il commencé à composer ses premiers menuets ? Pourquoi Pierre Soulages, récemment décédé à l’âge de 102 ans, ne peignait-il qu’en noir ?  Alors ? Vous ne savez pas. Eh bien, ce n’est pas grave. Si être capable de dégainer de petites anecdotes en découvrant une toile ou à l’écoute d’un morceau de musique, ça peut être sympa, ne serait-ce que pour susciter de l’intérêt,  vous n’avez nullement besoin d’être incollable sur le plan artistique pour sensibiliser votre enfant à l’art. De plus, la tentation est grande quand on en connaît un rayon de vouloir absolument en faire profiter sa progéniture. Cela part d’un bon sentiment, aucun doute là-dessus, mais avec de jeunes enfants, ce ne sont pas forcément les grands discours qui font mouche pour les intéresser (à moins d’avoir un sacré talent de conteur d’histoire !). De la même manière, celui qui n’y connaît pas grand-chose ne doit pas se sentir obligé de lire à haute voix l’intégralité de la brochure attrapée à l’entrée du musée ou de l’expo. Culture, confiture… Vous savez ! Bref.

Explorer et s’amuser

Au musée puisque l’on en parle, ce qui importe tout d’abord, c’est de laisser l’enfant regarder et voir. Les formes, les couleurs, les textures ou bien encore l’objet, la personne ou la scène qu’il a devant les yeux, voilà ce qui va capter son regard, voire susciter des émotions. Ensuite seulement, il importe, peut-être, d’en parler, de lui poser des questions. Pour savoir s’il aime ou pas. Pour comprendre ce qu’il retient du tableau ou de la sculpture et partager alors quelques informations et explications susceptibles de l’intéresser, de stimuler un peu plus son imagination et d’attiser sa curiosité. Et nul doute que les enfants n’en manquent pas. Et puis, il sera toujours temps, plus tard, de revenir sur cette « expérience » au travers d’un livre, d’un film ou pourquoi pas d’un jeu vidéo éducatif ou d’une application.

De toute façon, à moins d’une « révélation », deux minutes après cette première rencontre avec une œuvre artistique, il sera en quête de la suivante. Et c’est tant mieux, car ce qui rend les musées (mais aussi les expos) attrayants, c’est bel et bien la diversité des œuvres et la possibilité de passer de l’une à l’autre comme on l’entend, d’explorer, de s’amuser. Bon nombre de musées s’attachent d’ailleurs à intéresser les plus jeunes, ne serait-ce par exemple, en proposant des parcours ludiques ou des tablettes interactives. Bien entendu, si vous prenez personnellement vous aussi beaucoup de plaisir à ces visites, il est certain que ce moment de partage et de découverte sera d’autant plus savoureux et « bénéfique ».

Toucher, manipuler, expérimenter

Initier un enfant à l’art, c’est aussi lui donner la possibilité d’expérimenter, toucher, fabriquer… Bref, il faut lui offrir l’opportunité de pratiquer. Peinture, dessin, collage, sculpture ou bien encore gravure, ce ne sont pas les kits et autres jeux qui manquent pour rendre ces ateliers particulièrement ludiques et passionnants. Et si les arts créatifs, ce n’est franchement pas votre truc, qu’à cela ne tienne. Des ateliers, des démonstrations et autres animations culturelles et/où artistiques sont légion. Un petit tour sur internet le confirme. Des exemples ? Allons-y. Le Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain ainsi que le Mudam organisent régulièrement (pratiquement toutes les semaines) des « workshops » qui s’adressent aux enfants comme aux jeunes adolescents. Du côté du Cercle Cité, des ateliers associés à des visites d’expos figurent également au programme. Ce ne sont que quelques exemples, bon nombre d’associations, mais également d’artistes installés au Grand-Duché, organisent de tels rendez-vous et notamment des stages créatifs pendant les vacances scolaires pour s’initier à la peinture, au graffiti, à la sculpture, à la composition florale…

Pour l’esprit, mais pas uniquement

Pour découvrir, aussi, la musique, l’opéra, le cinéma, l’écriture, la danse, bien évidemment, ne laissons pas sous-entendre que la sensibilisation à l’art, aux œuvres et aux pratiques artistiques des petits passe uniquement par les yeux et les dix doigts, dans des disciplines et pas d’autres. Ces ateliers – ainsi que l’école – sont d’ailleurs bien souvent la première porte d’entrée pour familiariser les plus jeunes avec ces arts qui sont, peut-être, moins facilement « accessibles » aux parents. Même si les théâtres font des efforts en direction du jeune public, il n’est pas toujours simple d’emmener un petit découvrir une pièce de théâtre ou un opéra (ce qui ne signifie pas que cela ne se tente pas !). La pratique de la danse ou du théâtre met également bien en lumière le fait que l’initiation artistique ne nourrit pas uniquement « l’esprit », sur le plan émotionnel ou technique, les bénéfices sont aussi nombreux sur le plan physique et la santé des enfants. Ce qui vaut aussi pour les grands qui n’aiment pas le sport, soit dit en passant.