Ni la pluie battante ni le vent n’ont entâché la poésie et la grâce de la collection Croisière de la maison française Dior, dévoilée à deux pas de Paris, dans les Ecuries de Chantilly.

A mi-chemin entre show et défilé, la présentation de la nouvelle collection Dior a, une fois de plus, créé l’événement et déchaîné les passions.

Avant que n’entrent en scène les mannequins, des Escaramuzas – ces cavalières traditionnelles mexicaines qui s’imposent comme des figures féministes dans leur pays – ont fait un tour de piste, donnant le La et réaffirmant les positions féministes de la directrice de la création de la maison Dior, Maria Grazia Chiuri.

Une note d’Histoire pour débuter le show, que la créatrice déroule ensuite tout au long du défilé, tel un fil d’Ariane dans des créations entremêlant héritage et modernité, à l’instar de la toile de Jouy, omniprésente et revisitée à grand renfort d’un incroyable bestiaire sauvage de tigres et de serpents.

Les matières et les textures convoquent les sens, attirent l’œil et invitent à un voyage à travers les époques et les styles. Dentelles romantiques – le choix de Chantilly n’est en rien laissé au hasard –, tulle évanescent se marient à des bottes en caoutchouc, à la rigueur quasi militaire, comme un rappel à la terre et aux origines ou une exhortation à prendre le pouvoir.

La féminité, elle, s’exprime dans des jupons amples ou des jupes-culotte, extravagants, aux jeux de plissés fascinants auxquels s’opposent des vestes ultra structurées qui soulignent la finesse de la taille de ces Amazones modernes qui résolument transgressent les genres, les codes et les époques.

Maria Grazia Chiuri signe là encore une collection puissante, libertaire et effrontée, vouée à devenir immuable.