Claudine Bemtgen a repris le flambeau en arrivant à la tête d’Immo&Conseil. Forte d’un savoir-faire transmis par son père, elle a su s’adapter à un secteur en constante évolution pour perpétrer la renommée de la société immobilière familiale.
Nous l’avons rencontrée.
S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de votre parcours, ce serait…
Que la voie n’est pas toujours le but…
Si vous pouviez revenir en arrière, changeriez-vous quelque chose ?
Non. J’ai pour principe de dire que, dans la vie, il ne faut jamais regretter les décisions qu’on a prises. Cela me fait penser à la chanson d’Edith Piaf « non, rien de rien… Non, je ne regrette rien… » (rires) !
Être une femme cheffe d’entreprise, est-ce difficile ?
Ce n’est pas tous les jours facile, mais cela n’a rien à voir avec le fait d’être un homme ou une femme… La fonction veut cela.
Avez-vous rencontré des difficultés en créant votre société ?
Non, car j’ai eu la chance incommensurable de reprendre une entreprise en bonne santé et encore plus de pouvoir compter sur le soutien de mon père.
Avez-vous été confrontée à des hommes qui essayaient de vous mettre des bâtons dans les roues ?
Le succès engendre souvent le ressentiment… Pour autant, je n’ai encore jamais rencontré de grosses difficultés de cet ordre.
Travailler dans un milieu aussi masculin que l’immobilier lorsque l’on est une femme, est-ce plus compliqué ?
A l’heure actuelle, le secteur de l’immobilier embauche autant de femmes que d’hommes. En revanche, le métier de promoteur, lui, est toujours plus masculin et les femmes y sont souvent accueillies par des railleries. Aussi, les femmes doivent redoubler d’efforts pour attester de leur savoir-faire et gagner l’estime de leurs pairs masculins.
Comment se porte l’immobilier à Luxembourg ? Est-ce un secteur toujours attrayant pour les employés ?
C’est un secteur très concurrentiel, mais hyper intéressant. C’est pourquoi je le recommande souvent. Malgré tout, il faut garder à l’esprit que ce n’est pas une profession aussi facile qu’on le pense. Et il ne faut pas tomber dans le piège de l’argent trop facilement gagné.
Les millenialsont-ils fait évoluer votre profession ?
Bien sûr ! A l’intérieur de la profession, et dans la représentation du métier, mais pas seulement. Il est vrai que le numérique a profondément modifié notre façon de travailler, mais l’évolution se ressent également du côté de notre clientèle, qui a de nouveaux besoins, de nouveaux désirs : à nous de rester « up to date » pour satisfaire leurs exigences.
Quelles sont les qualités requises par votre secteur d’activité ?
C’est à long terme que la différence se fait sentir. Et pour perdurer, il est impératif de travailler de manière sérieuse, rigoureuse, professionnelle et discrète. Chez Immo&Conseil, nous portons également un soin tout particulier au service au client.
Le contact humain est-il important pour exercer ce métier ?
Bien sûr, il est fondamental. Le client doit savoir à qui il a à faire, et nous aussi. Et cela est d’autant plus vrai à une époque où il est si facile de se cacher derrière les réseaux sociaux, les messageries instantantées ou les courriels impersonnels.
Quelles sont les qualités nécessaires pour être un bon manager ?
Aimer son travail et avoir une vision claire de ses objectifs.
Un bon manager est-il forcément un bon chef d’entreprise ? Et vice versa ?
Pour vous répondre, je me permettrais d’emprunter cette citation à Ken Adelman, diplomate et chroniqueur politique – entre autres – américain : « un leader sait ce qu’il faut faire ; un manager sait seulement comment le faire ».
Manager est-il un exercice plus difficile quand on est une femme ?
Je ne pense pas. Dans la vie privée, ce sont souvent elles qui ont à charge de gérer l’organisation et le bon fonctionnement du foyer. De ce fait, les femmes ne doivent en aucun cas rester dans l’ombre de leurs homologues masculins : elles sont parfaitement capable d’endosser les mêmes fonctions et les mêmes responsabilités.
Personnellement, je préfère fonder mon jugement sur une personne en fonction de ses qualités professionnelles, plutôt que son sexe.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Faites-le ! Mais soyez sûre de vous.